NYC 9
Tout se perd, mon bon monsieur: les Américains ne font plus de belles voitures. Leurs camions sont toujours aussi superbes, outrecuidants, leurs bus scolaires ont conservé leur design ancien, mais les autos… Je n’ai vu que trois « vraies » voitures américaines, durant ce séjour: deux dans Brooklyn Heights et une autre dans SoHo. Ces superbes requins aux tons pastels et aux chromes brillants ne sont désormais que des pièces de collection: les Américains roulent tous en Lincoln Town Car. Ou en limo aussi interminables que disgracieuses, de longs machins blancs aux vitres noires pour riches paranos. Beuuuh!
Une autre chose qui paraît s’être bien perdue, hélas, mille fois hélas, c’est le commerce du livre: je suis vraiment surpris, et pas qu’un peu déçu, de constater qu’il n’y a nulle part de librairies indépendantes et pas trace de bouquinistes. Ou bien sont-ils tous planqués dans un quartier que nous aurions raté? C’est peu problable, étant donné l’exaustivité de nos arpentages urbains. Tout de même: pas de librairies dans le Village, pas dans SoHo, pas même autour de l’université? (quartiers qui présentent quelques disquaires, tout de même) Seulement un gros Barnes & Noble de temps à autre. Qui sont assez impressionnants en taille, certes, mais… qui ne présentent guère de diversité, en dehors de celui d’Union Square… Is that all?
Vérification effectuée dans les pages jaunes: 3 colonnes et demi d’adresses de librairies, seulement, pour tout New York. Et ce, en comprenant les (rares) comic-bookshops, la librairie japonaise (superbe), la librairie franççaise (minuscule), les bouquinistes ne livrant que leur numéro de téléphone (car ne travaillant en fait que sur rendez-vous et par correspondance), et bien entendu tous les Barnes & Noble et les Borders. Autant dire que mon impression se trouve confirmée: il n’y a plus de librairies à New York. Et, *snif*, les fameuses adresses spécialisées polar (notamment « Black Orchid ») ont toutes porte close.
Ce n’est pas NY, je pense que c’est général. J’ai constaté la même chose à Glasgow, à Edimbourg. Je suis sûr qu’en revenant à San Francisco, on aurait de mauvaises surprises.
J’y vois l’emprise du Net.
D’un côté on n’a plus le plaisir de faire les bouquinistes sur place. De l’autre, on peut trouver des bouquins dans le monde entier, sans aller les chercher sur place.
Y a du pour, y a du contre…