Un peu de bédé. En particulier, le nouveau « one shot » de Spirou & Fantasio, par Tarrin sur scénario de Yann. Longtemps qu’on l’attendait, ce Tombeau des Champignac. Très amusant, mais le scénar est à l’image du dessin: un peu tordu, un peu trop fou, presque hystérique par endroits, pas totalement maitrisé… D’ailleurs, Tarrin raconte sur son (excellent) blogue avoir participé aux textes. Il y a un peu trop de coïncidences, et certains éléments doublonnent (la sphinge/la zorglonde). J’aime bien la référence à l’homosexualité de Spirou — ce qui me semble depuis longtemps une évidence, et à quoi Tome & Janry avaient déjà fait allusion de manière intelligente. Ici, je m’interroge sur la dernière case: pourquoi Spirou pleure-t-il au départ de Seccotine? Il regrette de ne pas être hétéro? Hum, bizarre. Enfin, il y a aussi pléthore de cases superbes, de moments admirables. Bref, tout cela est un peu mal fichu mais forme malgré tout un très joli ajout à la mythologie Spirou, à laquelle je suis très attaché. Je rêve d’ailleurs d’obtenir un jour le droit de réaliser un « bibliothèque rouge » sur le personnage: je viens de redemander à Dupuis… La première fois, je n’avais pas même eu une simple réponse.
Cette affaire de « one shot » est très plaisante, avec chaque fois des auteurs différents. Le meilleur demeure encore le premier, de Yoann & Vehlman, une splendeur à tous points de vue. Franck Le Gall pour sa part avait opté pour un semi-réalisme un peu en porte-à-faux, manquant un peu d’humour. On nous annonce un Emile Bravo, et j’attends ça avec impatience: cet auteur est d’un talent renversant! Et puis ça changera du dessin para-Franquin. Un Olivier Schwartz est aussi en train, sur scénario de Yann: une jeunesse de Spirou en groom sous l’Occupation. Les premières planches donnent envie, mais l’ombre de Chaland va peser lourdement sur un tel album, assurément. Et puis j’ai relu le Trondheim, du coup: L’Accélérateur atomique. Pour n’être pas officiellement un Spirou (paru chez Dargaud!), ce Lapinot-en-groom est, avec le Yoann/Vehlman, le plus beau des « one shot » et assurément le plus drôle: on annonce aussi un « vrai » Spirou par Trondheim, sur dessin de Fabrice Parme, un duo qui devrait être extrêmement séduisant.
Un lien rigolo: un Spirou pirate à télécharger, en rapport avec les multiples reprises du perso.
Lu aussi Trois ombres de Cyril Pedrosa (chez Shampoing, la collec de… Trondheim). Longuement savouré: non pas que la narration soit dense ni grandes les planches, au contraire, mais le dessin de Pedrosa est un tel bonheur pour les yeux, la moindre case est d’une telle grâce, que je suis resté très très longtemps dans cet album. Quant à l’histoire, elle est absolument touchante, une fantasy retrouvant toute la force de la fable.
C’est à cause de leurs titres étranges que j’ai commencé à lire les albums de Spirou et Fantasio.
Le repaire de la murène, Du glucose pour Noémie, QRN sur Bretzelburg, Du cidre pour les étoiles, Les faiseurs de silence, Qui arrêtera Cyanure ?… Le jeune lecteur que j’étais alors était irrépressiblement attiré par ces intitulés pleins de mystère et de promesses d’aventure.
L’hystérie de l’album est surtout cantonnée à Seccotine, qui semble totalement folle de jalousie et multiplie les conneries dangereuses pour se rendre intéressante, alors que, si Seccotine est une peste, c’est une fille pratique et intelligente, pas une cinglée comme on la présente ici.
Pas trop compris la fin non plus. Si Spirou est tellement bouleversé à l’idée de coucher avec Seccotine, qu’est-ce qui le retient? Pas elle, en tout cas, telle que la voient Yann et Tarrin. Ni Fantasio, qui n’a pas l’air de comprendre grand-chose.
Un ingrédient inutile, cette chute.
Moui.
Machine qui rêve.
Voilà.
Le monde de Spirou s’est arrêté avec cet album.
intuile et peutêtre même un rien homophobe, finalement, cette dernière case. je suis perplexe. ceci dit, y’a aps que Seccotine qui se conduise demanière dérangée dans cette histoire: le pauvre Champignac est complètement cinglé! et je trouve cela un peu ennuyeux, car s’il a tjs un grain, il est d’ordinaire moins ouracier, très vieille France. là il roule des yeux de dément tout le temps…
Pour Champignac, c’est surtout pour créer un doute sur son état mental à certains moments du scénario. C’est artificiel et limite malhonnête, ceci dit, comme astuce.
Pas encore lu le Spirou. Trois Ombres en revanche, commencé hier en pleine nuit; je n’ai pas encore pris le temps de continuer mais les quelques pages que j’ai lues me sont restées en tête 🙂