Je viens d’apprendre par Ansible que Barrington J. Bayley vient juste de mourir (1937-2008). Sur mes étagères, j’ai quelques-uns de ses ouvrages, dont plusieurs dédicacés: je ne l’ai jamais rencontré mais, à l’époque où j’écrivais les « Petits maîtres » dans Bifrost, j’avais commencé à lire Bayley et lui avais commandé directement certains titres qu’il vendait. Nous avions eu une brève correspondance, sur des détails de son parcours — et puis je n’ai jamais rédigé cet article, ayant abandonné cette rubrique vu le peu d’intérêt que semblait lui porter l’éditeur. Dommage: Barrington J. Bayley est de ces auteurs de science-fiction qui, parce qu’ils sont Britanniques et non Américains, ont toujours été largement ignorés par la machine promotionnelle du genre: John Cowper, Bob Shaw, Keith Roberts, E. C. Tubb… Il y a eu juste trois romans de Bayley traduits en France, dont un, quelle ironie, sous l’étiquette éditoriale « Best-seller de la SF américaine » ! Et un autre, du space op zarbi comme Bayley aimait en faire, Le Rayon zen, en Ailleurs & Demain puis en Poche. Bayley était un « petit maître » comme je les aime: une imagination assez personnelle, et en plus un sacré talent pour les nouvelles.
Archives mensuelles : novembre 2008
#1524
Mr. Darling used to boast to Wendy that her mother not only loved him but respected him. He was one of those deep ones who know about stocks and shares. Of course no one really knows, but he quite seemed to know, and he often said stocks were up and shares were down in a way that would have made any woman respect him.
(J.M. Barrie, Peter Pan and Wendy, 1911)
#1523
Champagne ! Champagne !
Le Grand Prix de l’Imaginaire 2008, catégorie « essai », vient d’être décerné à Solutions non satisfaisantes, passionnante monographie sur Robert A. Heinlein, par Ugo Bellagamba et Éric Picholle, qui est parue en février dernier aux Moutons électriques. Félicitations aux valeureux essayistes ainsi distingués, ils le méritaient amplement !
#1522
Retour de Rennes, avec pour le trajet du retour un fabuleux roman: Pandemonnium de Daryl Gregory. Dans une Amérique uchronique hantée par des créatures issue de l’inconscient collectif — notamment des incarnations de Captain America, du Shadow ou de… Valis, ce dernier s’étant incarné dans le corps de Philip K. Dick pour l’empêcher de mourir. Fou, geeky, absolument captivant, une oeuvre vraiment surprenante. (à l’aller, j’avais lu Decline and Fall d’Evelyn Waugh, amusant mais vraiment très très vieillot)
Sinon, je reviens bien entendu aussi fatigué que j’étais parti, mais content: outre que les Champs Libres sont un incroyable centre culturel, d’un luxe inhabituel — au bord d’une vaste place qui ressemble à une utopie des années 70 —, toute la ville de Rennes est bien belle. Et je n’y peux rien, lorsque je vois ces architectures typiques de l’ouest, les toits d’ardoise, les colombages médiévaux, je me sens un peu chez moi… Bon (ton moqueur « on »), Christophe Duchet est meilleur guide gastronomique (« et puis ce restau là est formidable ») que touristique, mais tout de même, deux vraiment très belles balades. Et la piscine St Georges, wow! Et la place de la mairie et de l’opéra! Quelques visites de librairies locales, aussi: la mythique Alphagraph, la SF Critic et le rayon SF de Privat Forum… Seul petit regret du séjour: la collection permanente du musée des Beaux-arts était fermée. Ah, et puis impossible de trouver une galette-saucisse: les Rennais ne se nourrissent plus que de sushis, apparemment.
Au retour, interview sur la « bibliothèque rouge » par un journaliste que je connais depuis trrrrès longtemps, et maintenant je vais tâcher de calmer le rythme, de me reposer un brin. Je me suis d’ailleurs souvenu que j’avais déjà fait une telle crise d’épuisement, il y a un an: juste avant de partir à New York. Bref: je suis revenu avec un incroyable bric-à-brac… Des boutures données par Sophie Dabat (à qui je dois déjà le bonheur de ma petite chatonne noire), un pot de gelée de cidre (pas encore goûté), une bouteille de Breiz Cola (fallait bien rapporter ça à un Axel buveur de Coca) et une bédé locale (le nouveau Malo Louarn, chic alors!).