Journée entre Bresse et Dombes : j’étais de passage chez le nouvel imprimeur des Moutons électriques, à Péronnas. Brumes durant le voyage, truite fumée et cuisses de grenouilles au repas, puis visite complète et détaillée des chaînes d’impression et de fabrication des ouvrages — passionnant. Je n’avais plus visité une imprimerie depuis (ouch) 1983 ou quelque chose comme cela. On dira que les techniques ont un peu évolué… Et tandis que des piles de cahiers non assemblés du Jane Austen attendaient dans un espace de l’atelier que la couverture soit imprimée, sur la chaîne défilaient les pavés jaworskiens (réimpression de Gagner la guerre). Du coup, j’ai pris pour l’auteur un tome non rogné en pied et en tête : ça faisait un grand volume aux pages non coupées, très beau.

Regardé hier soir, à l’instigation de mon coloc, les deux premiers épisodes de la saison 2 de Reporters, une série Canal+. Moué. Pour une série française c’est formidable, c’est sûr, mais dire cela ce n’est pas dire grand-chose. Le résultat demeure dans la stricte orthodoxie du culte du journaliste, et on se trouve extrêmement loin de la classe d’un State of Play: aucune ironie, aucun humour, c’est du premier degré tout le long et au final aussi grave et chiant qu’un JT.

Roooh: c’te fierté! Figurez-vous que les Moutons électriques ont rien moins que 5 nominations au prochain Grand Prix de l’Imaginaire. Plus que les gros, na-na-nèreuh. Quand on ajoute cela à notre bilan comptable très positif, eh bé, on va croire qu’on s’embourgeoise. Ce qui reste quand même encore franchement loin d’être le cas… Bref, donc, les nominés. Et reste plus qu’à croiser les doigts.

– Roman francophone: Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski.
– Nouvelle francophone: « Révélations du prince de feu » de Léo Henry (in Fiction tome 9) et « La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir » de Timothée Rey (in Fiction tome 9).
– Essai: Les Nombreuses vies de Conan de Simon Sanahujas.
– Prix Wojtek Siudmak du graphisme: Arnaud Cremet pour la couv’ de Gagner la guerre.