#1908

Retour à Lyon dans la fournaise, hier soir, mais aujourd’hui le temps fut clément, avec une fraîche brise. Ce qui me fait penser à une promenade en forêt de Chinon, l’autre jour, au-dessus de chez ma tante. Cette partie de la forêt domaniale, en haut d’une crête sablonneuse, est plantée de pins maritimes. Une brise soufflait et, au moment où soudain un souvenir refaisait surface à ma mémoire, ma tante et mon père échangèrent des souvenirs sur le sujet. Étrange sensation: je venais de renouer avec des impressions, des associations sensibles, remontant à mon enfance. Jamais je n’y avais resongé: le vent dans les pins. Un bruissement allant en s’amplifiant, rumeur puissante comme celle des vagues. Non pas l’océan qui s’exprime, mais le souffle des cimes, les branches hautes froissées par un coup de vent. Nous fûmes tous trois subitement projetés à Saint-Brévin, autrefois. Lovée dans une pinède, la petite ville de bord de mer connaissait tout le temps ce bruissant souffle, et nous savions que s’il ne s’agissait pas du bruit de la mer, pour autan se rendre à la plage serait inutile. Car lorsque les pins imitaient la rumeur des vagues, c’est que ces dernières déferlaient, courtes, basses, serrées, comme des claques. Et que sur la plage le vent allait cingler, lui aussi. Oh, Saint-Brévin. Le pays des merveilles de mon enfance.

#1907

Eh bien, que voici un long silence. Bien involontaire: me trouvant en déplacement, je n’ai eu ni le temps ni, surtout, l’opportunité de bavarder sur cette page. Je me suis en effet tout d’abord rendu dix jours chez m’sieur Mauméjean, où la connexion wifi s’est avérée si faiblarde qu’il n’y avait pas moyen d’obtenir le chargement complet de la page Blogger. Oh, et puis de toute manière on ne peut dire que je chômais, à la Mauméjean-house. Comme d’habitude dans ce cadre, ce fut du 10h du matin / 10h du soir à écrire. Traitez-moi de maso, mais j’adore ce genre de marathon. Et le résultat est infiniment excitant/satisfaisant: Xavier et moi avons presque bouclé notre Sherlock Holmes, une vie (car tel sera finalement le titre de notre nouvelle biographie du grand détective, un ouvrage entièrement différent de notre premier « Bibliothèque rouge » sur la question; une Bible qui devrait peser au final dans les un million de signes). Et largement entamé le texte du beau-livre Géographie de Sherlock Holmes que nous prévoyons de publier en même temps, eh oui (fin février, chez les Moutons électriques). Le tout sans douleur: que du bonheur, même que. Merci Xavier (et Laurence, et Zelda).

Ajoutez à cela un temps plutôt doux sur Valenciennes, une soirée avec de vieux amis nordistes (dont la biblio-boulimie s’est avérée une fois de plus ô combien précieuse), et ensuite j’ai filé vers de nouvelles aventures: la fête annuelle de famille (où d’aucuns jouèrent au sabre-laser avec leurs iPhones) puis quelques jours chez mes parents, entre petits zenfants bavards, vent dans les vignes, nature bourdonnante et travail scriptural studieux. Temps plus que clément, ouf, douce Touraine, alors que je sais que la canicule la plus atroce sévit à Lyon (pourvu que ça baisse un peu d’ici mon retour). Encore un jour ou deux pour finir de rédiger le principal de la Géographie et pour corriger/ajouter un peu encore sur la Vie, et peut-être pourrais-je même bosser un brin sur un mien roman. Hop, hop. Les insectes grésillent dans la nuit, je frappe le clavier peu familier, juste le temps d’un mot ici et je repars.