Un moment très steampunk en centre-ville (le Elevador de Santa Justa, construction ahurissante d’un disciple d’Eiffel) et un contre-jour typique: Lisbonne se dérobe complètement à mes piètres talents de photographe, qu’elle se drape dans les voiles opaques d’une brume ou qu’elle soit découpée par les angles crus de la lumière hivernale. Me resteront des souvenirs teintés de blanc et et de bleu, blanc des petits pavés des trottoirs, bleu du ciel, blanc et bleu des azulejos omniprésents — carapace esthétique des immeubles qui s’étagent, le long des pentes, le long des escaliers, chaque esplanade comme une respiration. Lisbonne est déjà tombée dans la mer une fois, elle semble en avoir conservé une propension à se caparaçonner; chaque bâtiment couvert de jolies plaques articulées, comme de grands crabes verticaux au visage plat, qui regardent l’estuaire du Tage depuis leur perchoir. Bienveillants mais attentifs sous le soleil.
#1967
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