#1998

Et pendant cette quinzaine de tracas d’ordi, qu’ai-je donc lu? Eh bien, pas grand-chose en définitive. Ou plutôt, j’ai tant lu pour les Moutons électriques (révision du manuscrit final de la monographie de Yann Graf sur le scénariste Grant Morrison, lecture du premier jet de l’essai Générique ! d’Eric Vérat, lecture de nouvelles de Paul Park et du regretté Jacques Boireau pour Fiction), et tant écrit aussi, qu’encore lire des mots sur des pages, le soir venu, n’était pas forcément ma priorité… Mais rassurez-vous (?), bookaholic je suis, bookaholic je reste. J’ai donc lu… des bédés, bien entendu. Fini ma relecture complète des Starman de James Robinson ; relu le Golden Age du même, sympa mais mal maîtrisé ; lu le premier volume de Soil, un nouveau manga chez Ankama au dessin très séduisant car justement assez peu classiquement « manga », et à l’intrigue vraiment très très étrange ; relu quelques Nexus de Rude et Baron ; et je suis maintenant plongé, avec délice et fascination, dans une relecture complète des Sandman de Neil Gaiman. Bon sang que le dessin des débuts est hideux, fautif, maladroit, bancal — et que les couleurs sont atroces, appliquées par un daltonien militant (je n’ai pas la chance d’avoir la version recolorisée). Mais cela va en s’améliorant, et la narration est toujours bluffante en dépit de ces handicapes visuels.

#1997

Deux semaines sans l’ordinateur principal. Deux semaines à peiner devant des écrans trop petits (celui du portable ou celui de l’ancien iMac, ou même celui de l’iPhone). Deux semaines à galérer informatiquement — heureusement, la réinstallation du grand Mac, maintenant ré-équipé d’un disque dur tout neuf, a été fort simple. Soulagement. Soulagement aussi d’avoir fait différents déménagements. Enfin bref, tout va mieux au QG des ovins électrifiés, mais qu’apprends-je? Le Cafard cosmique s’arrête, mince alors, ils m’agaçaient souvent et leurs lettres blanches sur fond noir m’arrachaient les yeux, mais quand même, j’aimais ce support. C’est triste, un cafard qui a le bourdon. Enfin, je sais qu’un autre webzine est justement en train de naître, sans rapport avec l’équipe du Cafard mais qui comblera peut-être ce vide.

#1996

Passage impromptu par la case musique, hier soir. Vous ai-je déjà dit que j’adore le vibraphone? Je ne suis pas fan du regretté Pierre Moerlin pour rien. Il y avait un trio à la « Clef de voûte », le club de jazz tenu par une copine: basse – batterie – vibraphone… Ambiances très jazz-rock, avec des bouffées fort prog (reprises de Zappa et de King Crimson). Chouette.

#1995

Lectures… Après le Bal de givre à New York de mon compère Colin, j’ai plongé dans un autre roman ado, The Painted Boy de Charles de Lint. Qui demeure l’un de mes auteurs favoris, y’a pas de doutes. Sa magie et sa tendresse, sa voix singulière dans le champ de la fantasy urbaine. Ensuite, je ne sais, sans doute lirai-je enfin le Cleer de mes camarades Kloetzer, à moins que Rafu ne me rende le dernier Mauméjean, que j’ai également hâte de lire…

Et puis je termine de relire toute la saga de Starman, par James Robinson. Durant quelques années, j’ai entassé les comics, sans toujours les lire — et je me disais depuis fort longtemps qu’il fallait que je m’y (re) plonge, afin de redécouvrir toutes ces séries des débuts de Vertigo, et puis quelques autres de la même période, Starman, Nexus, Concrete… Ainsi ai-je entamé un assez large programme de (re) lecture de tout cela, sur l’impulsion d’avoir corrigé et mis en page le bel essai d’Alex Nikolavitch, Mythe & super-héros. J’ai donc redécouvert les amusantes Bozz Chronicles — aux couleurs atroces et à la documentation visiblement absente (l’idée vague que se font les Américains de l’Angleterre victorienne, disons), mais malgré tout une chouette mini-série sur un enquêteur extraterrestre et ses acolytes, d’ambiance très pulp. Et puis donc monsieur James Robinson, en attaquant par les Leave It to Chance puis en lisant les Starman dans les recueils récents, qui réunissent quantité d’épisodes que j’avais raté à l’époque. Plaisir de redécouvrir l’intelligence et le doux parfum de nostalgie de cette série super-héroïque post-Watchmen. Ce n’est pas ma culture, les super-héros, mais je suis malgré tout assez familier de ceux de chez DC (j’ignore presque tout de l’univers Marvel), pour apprécier le travail d’hommage et de re-création que Robinson opéra à l’époque. Et si le style de Tony Harris ne m’impressionne pas (euphémisme), celui de Peter Snejbjerg, ah, par contre, que j’aime ce dessinateur.