Au risque de décevoir mes lecteurs, s’il y en a, il faut reconnaitre que je n’ai pas grand-chose a dire sur Jersey. Psychogéographie malaisée, le contexte n’étant guère urbain (en dehors de la petite ville de St. Helier, la majeure partie de l’île est rurale). Que dire donc? Évoquer la dame dont le postérieur était si imposant qu’un instant j’ai songé qu’il s’agissait d’une centaure? Ou bien les jupes vraiment trop courtes de toutes les écolières? (à croire que tous ces chefs d’établissement sont un brin pervers) Une chose est certaine: je me serais aèré. D’un air sentant l’herbe et le terreau, comme toute campagne, mais qui porte aussi le ton fade de la vase, ce qui est plus original. Et la nuit, on entend le ricanement des goélands – ces gros volatiles ne dorment-ils pas? Ah, pour le reste, quel séjour ordinairement touristique. Genre troisième âge – on croise d’ailleurs surtout des cheveux blancs. Je pense à Miss Marple et Hercule Poirot, forcément. Je crois voir Barnaby et son adjoint attables a la terrasse d’un pub près des falaises. Je relirai Elizabeth Goudge avec un œil plus averti. Et d’un bus à l’autre, décorés en bleu et jaune comme ceux des environs de Londres, je me laisse tranquillement transporter par de petites routes étroites qui me font suspecter que la population locale a du poil sur les pieds. Sweet and quiet.
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