#2182

J’ai regardé le discours de François Hollande, avec beaucoup d’intérêt. Et François Hollande a terminé en parlant de rêve. Mais pourtant je n’ai entendu qu’un simple appel au retour à la normale, à la raison, rien de plus : c’est dire les dégâts monstrueux fait par dix ans de droite, dont cinq ans d’agitation et de destruction massives, si le prêche raisonnable et ô combien modéré d’un monsieur austère, au ton non modulé et aux chutes de voix non contrôlées (ce n’est pas un grand tribun), si ce très simple prêche républicain puisse être considéré comme un rêve, un espoir, un changement — et suffisant, en plus. Le pays a-t-il été à ce point éloigné de la modeste raison par ces cinq dernières années de droite extrême et de sottise crasse, pour que nos aspirations soient devenues si ordinaires? Je disais il y a peu sur cette page qu’en politique j’avais besoin d’espérer, de rêver — c’est pourquoi j’avais voté Montebourg puis Aubry aux primaires socialistes, pourquoi je vais voter Mélenchon au premier tour. Parce que je crois qu’il faut orienter le plus à gauche possible les choix de notre nation. Incurable idéaliste, je rêve de plus qu’Hollande, de plus qu’un retour à la normalité ordinaire. Traitez-moi de dangereux naïf.