Et puis toujours niveau bédé, lu hier soir le manga Les Dessins de la vie de Hirosuke Kizaki — de la bédé animalière, très jolie, sur une jeune fille désirant devenir mangaka. C’est touchant, mignon, mais hélas totalement inachevé du fait de la mort de l’auteur.
Et puis Akhénaton d’Azuelos et Calvo, dessin d’une finesse admirable (dans un style proche de Baudoin) et scénario… euh… Avouerai-je que je n’ai absolument rien compris? Alors là va falloir que David m’explique parce que je demeure passablement perplexe. Le plus fort étant que, pour obscur, le tout est d’une beauté certaine.
En parlant de beauté et d’obscurité: lu le dernier roman de Fabrice Colin, Kathleen. Fou et splendide, d’un onirisme aussi puissant que dérangeant. Peut-être le plus étonnant chez Colin: chacun de ses livres, mêmes les plus exigeants comme celui-ci, demeurent incroyablement fluide, d’une lecture rapide en dépit d’un style superbe et travaillé. La classe, quoi. Il m’arrive extrêmement souvent de peiner à finir un livre, tant je me lasse avant la fin de tous ces énormes pavés, tandis que chez Colin…
Je regrette que Les Dessins de la vie reste inachevé, mais une conclusion n’est pas essentielle au discours. La protagoniste a été bien présentée, le cadre de l’histoire est assez classique (l’itinéraire du mangaka est pratiquement un genre en lui-même) et mon seul regret est de ne pas avoir davantage de ce ton agréable, de ces dessins minutieux et sereins.
Pour moi, quand l’héroïne se présente d’un air déterminé au restaurant de sushi de son oncle de Tõkyõ, l’histoire est quelque part terminée. Sa décision est prise, elle a vaincu sa timidité. Le reste est affaire de péripéties, qui auraient été sans doute plaisantes à suivre, mais ne laissent pas vraiment le lecteur en plan. L’interruption est dommage, plus que dommageable.
Il y ades écrits de Calvo qui ne soient pas obscurs ?