Il a neigé cette nuit: toits & ciel de la même couleur, blanc-bleuté.
Grand silence à l’extérieur, on se croirait un dimanche. Et à l’intérieur, la même lumière blanche que dehors.
Le Père Noël est donc passé, et avec lui son cortège de mauvaises expériences — train supprimé, train glacial, train en retard, train puant — et de bons souvenirs — le grand & beau salon nouvellement aménagé dans la grange chez mon frère, faire joujou avec la bébé chienne, s’endormir à la lueur des braises, le visage de maman lorsqu’elle découvrit que ma soeur lui offrait… une échographie! (j’avais deviné! Comment se fait-il que j’étais le seul à m’être rendu compte qu’elle est enceinte?)
Profité de mes longs, ô combien longs, voyages en train (kill sncf die die die), pour terminer quelques livres: Bedknob and Broomstick de Mary Norton (amusant mais décidément bien trop désuet pour être lu autrement qu’au second degré), The Amazing Maurice and His Educated Rodents de Terry Pratchett (du Pratchett en grande forme, très amusant, quoique je trouve cependant que sa verve prenne toujours la même forme — beaucoup de ressemblances avec le cycle des « nomes »), et Jordan Fantosme de Jean-Baptiste Evette, superbe roman paru chez Folio (de plus en plus fiévreux & enténébré au fur et à mesure qu’avance l’intrigue, & toujours d’un style superbe, à la fois chargé & dynamique: un roman selon mon coeur, sujet & style! Seul menu reproche: quelques patronymes sont trop évidemment empruntés à des célébrités littéraires de l’époque victorienne — Hornung, Nikola —, ce qui en fait des clins d’oeil très visibles. Mais pour le reste, quelle maestria, je suis époustouflé! Sans doute l’un des plus beaux romans sur Londres qu’il m’ait été donné de lire).
Lu hier soir, juste reçu: N.ous R.êvions d’A.mérique, par Thomas Day (chez Baleine, collection « Série grise », ça sort en janvier en librairies). Une nouvelle, en fait, pas un roman. Fort bien écrite, mais très linéaire, et… what is the point? Un vieil homme amérindien part à San Francisco commettre un acte irréparable & définitif. Bien. Et alors? Malgré toute mon amitié pour Thomas Day, je ne comprend pas vraiment. Lu sans déplaisir, certes, mais sans vraiment savoir apprécier. Il me semble que ce « roman » manque de développements, il aurait fallu plus décrire, détailler, allonger la description du voyage, afin de bien s’imprégner du personnage. Là je suis demeuré trop extérieur.