Ah quand même! Le savoureux nouveau film d’Altman, Gosford Park, sort enfin en France. Si vous aimiez les films de James Ivory sur l’Angleterre, je vous recommande très chaudement de vous précipiter voir le Robert Altman: c’est un plaisir de tous les instants!
Lire par exemple les deux papiers que lui consacre Télérama — revue ô combien « culture officielle » que je ne fréquente guère, mais là leur point de vue me convient. Si ce n’est bien sûr que je ne saurai dire, comme eux, que le sous-genre du film britannique en costumes a été « quasi épuisé à force de surdécoration et d’affectation compassée » par James Ivory — quelle sottise, comment peut-on proférer de telles absurdités!? Quel snobisme mal placé…
Le film de Robert Altman est beaucoup plus léger, certes, il est en fait essentiellement ludique. La partie « enquête criminelle », avec Stephen Fry dans le rôle d’un incompétent envoyé de Scotland Yard tenant beaucoup de Jacques Tati (hommage volontaire?), est même carrément humoristique, comme le sont les commentaires au téléphone que fait le réalisateur hollywoodien, en parallèle d’une partie de l’enquête (là, il y a un peu de Woody Allen). Mais sa légèreté n’en fait ni le supérieur ni l’inférieur à des chef d’oeuvres comme Retour à Howard’s End ou Les vestiges du jour — il s’agit simplement d’un autre angle d’attaque sur un sujet proche.
Enfin bref: Gosford Park est un pur régal pour anglophiles.
Noté par la même occasion qu’une soirée Théma allait être consacré dimanche, sur Arte, à Sherlock Holmes: chic alors.