#262

A matter of life and death, so to speak.

Installé cette après-midi sur une pelouse, pour déjeuner, je m’étais assis sur la rembarde en bois de la bibliothèque, à l’ombre des petits arbres. Ceux-ci perdaient assidument leurs fleurs, des sortes de petits chatons duveteux rouge-orangés. Plongé dans ma lecture, je ne prêtai pas attention à un léger choc sur mon épaule gauche. Je supposai vaguement qu’il s’agissait d’un chaton de plus. Puis je réalisai que c’était un peu trop lourd — tout de même pas… ? Lentement, très lentement, je tournai un peu la tête. Deux nouveaux chocs légers & l’oiseau s’envola: un moineau m’avait pris pour perchoir!

Peu de temps après, alors que je me tenais toujours immobile, en pleine lecture, je surpris un mouvement sous mes jambes: un minuscule moineau sautillait, sans prendre garde à moi. Il eut même l’audace de lancer quelques gazouillis suraigus — quelles cordes vocales! Je passai quelques instants délicieux à contempler l’agitation de ces petites bestioles à plume, dans l’herbe & sur les marches.

Ce soir: fracas dans le couloir, sifflements d’oiseau! Nina a attrapé un moineau — je me demande bien comment elle fait pour ainsi rapporter des proies, d’ailleurs, alors qu’elle ne sort que dans l’escalier de l’immeuble & un tout petit peu dans la cour en bas, nue & bétonnée. Bref donc: un moineau! Pauvre bête, criant, sautant, paniquée. Mais qu’y faire? Les chats sont cruels, dans leur innocence. Je crois bien que le petit volatile a terminé son existence sous la bibliothèque des comics, dans le couloir…

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