#296

Fin de l’été. Temps maussade & orageux, ce qui étant donné ma nature contraire n’est pas vraiment pour me déplaire.

Bruno, mon « cousin d’Amérique », m’a fait parvenir un de ses nouveaux tableaux, réalisé spécialement pour moi. J’aime. Beaucoup. Nouvelle manière, nouvelle matière, nerveuse & assez violente, mais très belle. Celui de notre copine Lily est également superbe — très froid celui-ci, mais laissant filtrer une étrange lumière. Je regrette un peu que le format des tableaux de Bruno ne permette guère de les scanner, pour en mettre en ligne sur mon prochain site perso, par exemple — il n’est pas nouveau que j’admire son travail pictural.

Pas d’excursion à la Braderie de Lille pour moi cette année — dommage. Dimanche dernier, en revanche, fut l’occasion d’une brève escapade en Provence, en la petite ville de Nyons. Un de ces intenses moments d’amitié/détente comme je les aime. Je n’ai pas encore mis en ordre mes notes sur cette agréable quoique pluvieuse journée. On verra si je le ferai; pas vraiment d’obligation de toujours « suivre » chaque instant de mon existence, n’est-ce pas?

Et puis pas la grande énergie, ces jours-ci. Un peu de vague à l’âme? Ou plutôt un simple passage calme…

Quoique j’avance bien sur le scénar de la BD (que j’ai hâte d’achever) ainsi que sur une nouvelle. À défaut de temps partiel, mon boss (qui a ses propres impératifs mais n’est pas un chien) songe à me proposer une organisation « différente » de mon temps de congés, pour l’année prochaine. Pas facile à organiser, ça. Ce serait, disons, un pis-aller à défaut de temps partiel. Avec le désagrément d’émietter mes vacances sur toute l’année — ce qui ne serait pas forcément de tout repos, somme toute. Enfin, nous verrons. Rien de tout ceci n’est facile: décidément l’emploi de libraire est assez exigeant. Mais soyons franc: en dépit de ma très forte envie d’écrire plus, de m’investir toujours plus sincèrement dans une activité d’écrivain, je demeure libraire dans l’âme & n’aurais guère envie d’exercer un autre métier « alimentaire »…

Côté lectures, outre que j’ai du me « payer » pour Denoël le parcours d’un épouvantable manuscrit — d’un auteur assez connu qui s’est ici laissé aller à une sorte de méli-mélo de cul & d’horreur, atrocement ringard (j’ai décrit ça, sur ma fiche de lecture, comme une sorte de très mauvais Pagel) — , & puis outre bien sûr que je poursuis avec délice la bio de Jacques Tati; je lis avec une sorte de plaisir très doux A home at the end of the world de Michael Cunningham. Un roman datant de 1990, sur le parcours d’un trio à travers les aléas de l’amour & la difficile recherche d’un équilibre. Deux garçons, Bobby le calme rêveur indécis & Jonathan le gay speedé, et une fille indépendante & grande gueule. Je suis enchanté par la précision de touche & la douceur sans mièvrerie de ce roman. Une tranche de réalisme toute en nuances, sur le désir, l’incertitude existentielle, l’opacité & la tendresse des autres…

Je viens de faire une recherche, ce roman existe en français: La maison au bout du monde, au Livre de Poche. Joli résumé:

« De Cleveland à New York, du temps des hippies à celui du sida, l’histoire de Jonathan et Bobby, deux amis d’enfance, couvre vingt-cinq ans. Après l’ivresse de liberté des années soixante-dix, les personnages sont à la recherche d’un refuge, d’une  » maison intérieure  » dans ce monde déboussolé. Objet du désir, lieu géométrique des contradictions : la famille, à détruire ou à retrouver, à fuir ou à reconstruire. »

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