#360

À perte de saison

Nos gouvernants vont beaucoup trop loin dans des mesures d’économies d’autant plus odieuses qu’elles ne sont pas démocratiquement votées.

Et il s’avère décidemment que la mode est à l’unique : après l’ « union européenne » et la « monnaie unique », voici la « saison unique ».

Car vous aurez bien sûr remarqué que si nous n’avons pas eu d’été, nous n’avons toujours pas eu non plus d’hiver.

Eh bien, c’est tout bonnement que nos dirigeants n’ont pris cette année que le contrat le moins coûteux — celui de l’automne !

Dans un tel contexte d’austérité, on peut donc s’attendre à ne pas non plus avoir de printemps — et le danger, au bout du compte, serait que le fabricant, voyant qu’il n’y a plus de marché pour certains de ses produits, en cesse tout à fait la fabrication : plus jamais d’été, de printemps ou d’hiver.

Déjà, et c’est un scandale dont l’on ne parle que trop peu, il n’y avait plus à la fin du XXe siècle que quatre saisons. Alors que, bien entendu, les anciens en avaient connu six ! Seulement voilà : trop peu de gouvernements payaient les droits supplémentaires nécessités par les contrats de « l’été indien » et du « Noël blanc ». Devenues produit de luxe, ces deux saisons-là finirent par disparaître du catalogue.

J’en parlais hier soir avec un ami historien, qui s’est dit convaincu qu’il y avait huit saisons lors du haut Moyen-âge, et une douzaine à l’époque présocratique ; c’est vous dire le terrible appauvrissement saisonnal que nous subissons depuis longtemps.

Enfin : Bonne Année 2003 quand même.

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