#418

Instant lucide (3)

(Parc Flaubert)

Déjeuner & promenade sur les hauteurs verdoyantes de la Saône, le ciel fut doux, le soleil à peine envahissant. On change (un peu) le casting & on recommence — presque.

Depuis une coulée de verdure à la grâce miraculeuse l’on accède au charme un peu désuet de ce jardin auquel on conservera le surnom de « Parc Flaubert » — au diable sa véritable désignation. Pelouses vertes, cognassiers du Japon & grands arbres apportent leur poésie à une terrasse quasi-romaine au-dessus des berges quasi-florentines. Ne manqueraient qu’une fontaine ou des cascatelles, pour faire aboutir cette illusion d’une Rome à la Croix-Rousse.

Perchés sur la margelle de l’autre coté des grilles, se devinent trois nudités masculines graciles. Sous le long bec emmanché d’un long cou d’une grue qui se dore au soleil, ces trois jeunes gens non pas de pierre mais bien de chair nous offrent, subreptices, une vision de torses imberbes, les auréoles brunes & jumelles sur des peaux encore blanches.

Entre deux arbres, un couple de baba s’alanguit sur la toile rêche du hamac qu’il a osé tendre. Non loin de là, dans la courbe d’une pelouse, des jeunes filles assises en ronde forment comme un parterre de fleurs.

Parfois, non: souvent, la beauté des autres me perce d’une flèche délicieuse.

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