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Tableaux Tuileries (4)

Ah, l’expo Vuillard: nous en avions lu, sur elle, et nous avions même entretenu un instant l’espoir qu’elle passe par Lyon — ce fut annoncé, puis promptement oublié. Les Beaux-Arts de Lyon ne proposent hélas pas grand-chose de bien palpitant, il me semble qu’ils manquent singulièrement de dynamisme. Enfin bref: Vuillard au Grand Palais, alors.

J’avais vu l’expo Vuillard donnée à Lyon fin 1990, et depuis ce peintre conservait une grande importance dans ma vie — notamment par l’affiche de l’expo, géante, qui structure littéralement mon salon depuis tout ce temps. J’avais donc fort hâte de refaire connaissance avec le monsieur… D’autant que cette expo-ci est la plus importante jamais réalisée sur l’artiste.

Que le lecteur cynique ne se réjouisse pas: je ne fus pas déçu. Oh que non. Bien au contraire! Ce fut un éblouissement constant, un émerveillement qui tient presque de la vibration tant il fut régulier. Même les plus petites pièces, de minuscules tableaux ou des croquis, sont un ravissement. N’ayant pas l’audace de me prendre pour un critique d’art, je ne saurais dire la magie de ses aplats de couleurs & de ses larges plages de noirceur, mais enfin quelle grâce, quelle sensualité, quelle lumière!

Décevants, tout de même, s’avèrent les peintures à la colle — une technique qui permettait à Vuillard de réaliser d’immenses panneaux pour le théâtre ou pour de riches intérieurs, mais qui trop souvent rendait des couleurs éteintes, noyées dans une molle grisaille. Quant aux oeuvres de la fin de sa vie… Les articles ont beau prétendre qu’ils doivent être réévalués, désolé mais je n’y vis que de simples portraits, trop réalistes & appliqués, des toiles à l’ennui aussi immense que leur dimension, parfaitement réalisées mais sans plus rien du génial chiaroscuro propre au Vuillard de l’époque des Nabis.

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