#643

En définitive, j’aurai passé cet été en compagnie de deux livres, qui convenaient parfaitement à mes humeurs de la saison. Venteux, nordiques, secoués par des moments de crise et traversés par de grandes plages de calme blanc, brûlant parfois, souvent d’un agréable froid, d’un rire toujours un peu fêlé, oscillant brièvement au bord de la perte d’équilibre mental. Des livres plein de résonnances, de ciels immenses et de bontés, de souvenirs doux-amers et de nuits lourdes, de passions hilares et de tendresses passagères. Et de corbeaux — mais ceux-là, seulement entre les pages, pas dans la vraie vie.

The Crow Road de Iain Banks et Jonathan Strange & Mr Norell de Susanna Clarke. Curieusement, juste le hasard des lectures de commande, pas même des choix, et pourtant si finement synthonisés à ma subjectivité du moment, qu’ils auront constitué le principal du versant « lecture » de ma vie estivale. D’autres livres, pourtant, ont jalonnés ces deux mois, sans même parler de celui que j’ai achevé de concevoir pour le lancement de ma maison d’édition (travail intense), et encore quelques pages pour ce polar sans fin que je ne cesse d’écrire depuis quelques années (liberté de créer)… Mais comme j’aime me laisser déborder par un bouquin, vibrer avec lui, brouiller l’espace entre les pages et la vie, prendre les mots d’auteur comme autant de respirations.

Écouter un livre comme j’écoute les autres, et comme je regarde la ville, les nuages, la lumière.

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