#1034

Bordeaux. En seulement trois petites années, il y a plus de vingt ans de cela, les rues et les places de cette ville se sont inscrites en moi. Chaque fois que j’y reviens, c’est avec le même plaisir de posséder, en quelque sorte, un deuxième chez moi, une autre ville que je connais comme si j’y vivais tout le temps. Ce fut l’endroit où je découvris l’indépendance, le goût des études, quelques durables amitiés, quelques aventures sexuelles, beaucoup de découvertes culturelles, ma vocation de brasseur de bouquins…

Bien sûr, les boutiques ne cessent de changer et le tramway a un peu changé la physionomie de certains endroits, en particulier des quais. Mais pour le reste, j’éprouve chaque fois la même familiarité. Un léger choc, tout de même, en découvrant l’espèce de grande chose rose en érection sur la place de la Victoire. Une nouvelle colonne, d’un néo-classicisme assez vain.

Journée d’hier en compagnie de Laurent « star locale » Queyssi et de son camarade Nico, puis repas du soir à la terrasse du Blarney’s Stone, l’excellent pub au bas de chez Patrick, en compagnie également d’un organisateur de festival, Jérôme, et d’un libraire, Loïc. Etonnant d’ailleurs combien il y a des pubs dans Bordeaux, désormais. Ce qui renforce le cousinage historique de cette ville avec la lointaine Albion, mais provoque d’étranges décalages avec son aspect foncièrement sudiste, encore renforcé par une population émigrée très présente dans certains quartiers.

Je comprends aisément que d’aucuns puissent trouver moche cette ville un peu sale, vraiment vieille, toute d’anciennes batisses basses et de murs souillés d’âge. Lyon n’est pas aussi sudiste, assurément, dans ses étals, ses échoppes, l’accent ou l’attitude de ses habitants… Mais c’est tout cela qui me séduit. Ce labyrinthe formidable de pierre blonde. Ce matin, baguenaudage par les ruelles du quartier St Pierre puis flânerie au marché aux puces de St Michel. Et je blogue en sirotant un thé dans un mug « Babylon 5 »: c’te classe!

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