#1223

Quel bilan pour deux journées parisiennes? J’avais un RDV à 11h jeudi chez une éditrice, pour lui vendre un projet. Pour cela, levé à 7h après une nouvelle nuit fébrile où les quintes du rhume des foins, les frissons de fièvre et le froid de la solitude me tinrent trop éveillé. Au moment où sonne le réveil, comme de bien entendu je dormais enfin, étendu sur le ventre dans la tièdeur du lin, une Jabule contre le coude et un Albert étendu dans la vallée de mes jambes.

RDV donc: m’amuse la discrétion de cette maison d’édition, où seule une petite plaque dorée l’annonce au niveau de la rue, alors que, poussée la lourde porte verte, c’est un immeuble flambant neuf qui s’élève en fond de corridor, un labyrinthe de parois en verre, de bureaux, de montants noirs et de piles et cartons de livres. Réponse début mai quant à mon projet: je suis confiant. Autre amusement: je ne vois mon ami Sam que comme dans un bocal, retenu qu’il est par une réunion qui lui fait le visage sombre et concentré. Pas de chance non plus avec Michel-Ange, le nez dans son ordi. Alors, le soleil étant doux et les rues claires, pas de repas mais une bonne marche: traverser le Louvre, remonter à l’Opéra (en réalisant que jamais je ne l’avais contourné pour en voir l’autre côté, sur la place Dhiagilev) et prendre le boulevard Malesherbes jusqu’au 17ème arrondissement.

Car autre RDV: je dois discuter avec Marianne Leconte de son futur « Bibliothèque rouge », lui expliquer comment l’on construit, comment l’on rédige, un volume de cette collection. D’un pas tranquille, je traverse des quartiers que je ne connais encore que mal. L’avantage de mon ignorance de Paris étant que je découvre toujours des aspects de cette ville. Le clocheton ajouré de St Augustin, les goutières noir et or de la Banque de France, les cabochons de verre d’une école, la pyramide et les colonnades du parc Monceau, les grilles dorées du même: nez en l’air, une impression de vacances. Puis à l’issue d’un après-midi de « briefing » et de papotage, je redescends d’un pas toujours paresseux rejoindre mon Calvo et mon Daylon à notre coutumière cantine japonaise rue Ste Anne.

(à suivre)

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