Je m’étonne moi-même de me lever aussi tôt, depuis quelques semaines. Une nouvelle étape dans le vieillissement? Toujours est-il qu’à 8h dernier carat je suis debout, moi qui jamais auparavant n’émergeais avant 9h. Et cette heure gagnée me permet de me remettre à lire: depuis plus de 6 mois j’éprouvais quelques difficultés à lire autant que je l’aimerai, mon horloge interne tic-taquait un peu trop vite, j’étais intranquille, toujours un peu trop speed ou un peu trop fatigué pour me concentrer sur des livres. De ce fait, j’essaye maintenant de trouver une nouvelle quiétude. De conserver le début de matinée pour une immobilité tranquille, assis dans le fauteuil au coin de la fenêtre du salon, avec un livre.
Combien est malaisé d’atteindre le calme: les chagrins et doutes de la solitude, les petits effrois de toutes sortes, les baisses de tension, les regrets parfois, tant d’élements, tant d’humeurs attristent et bousculent. Retrouver la lecture-plaisir, pourtant. Au détriment, curieusement, de ce blogue? Hasard peut-être mais je n’y trouve pas grand-chose à écrire ces temps derniers. D’humeur plus contemplative, je ressens peu le besoin de rédiger des billets sur cette page virtuelle. D’humeur un peu nostalgique, peut-être aussi: je resonge à d’anciens amis, me surprend à faire ressurgir des images presque oubliées. Serai-je un vieux?
J’écoute peu de musique. Préfère le silence, ou du moins la rumeur de la ville, et les stridences des hirondelles. Après ces années à avoir délégué la direction de la chaîne hifi à mon coloc, il semblerait que cela ne me soit plus tout à fait naturel. Et puis il me manque nombre de galettes. J’hésite beaucoup, ne sais qu’écouter. Alors je continue à lire. Et laisse le Likely Lad brutaliser ma chaîne lors de ses nombreux retours de la discothèque, avec une floppée d’autres « gros noirs ». Une copine m’a promis des découvertes d’électro. Ce sera peut-être l’occasion d’une revitalisation active de mes écoutes. On verra bien.