#1336

NYC 13

Retour glacial, dans les courants d’air d’aéroports et dans le froid de bus de transit. Je reviens avec un bon gros rhume.

J’ai encore New York dans le regard: l’autre soir, Jean me disait qu’en fermant les yeux, il continuait à voir des façades. Cela me le fait aussi. New York a une présence si forte, si physiquement imposante! Presque trop, d’ailleurs, dans le quartier de Wall Street, où la « culture de la congestion » chère à Rem Kolhaas a entassé de manière beaucoup trop serrée les tours sur le vieux plan de ruelles tortueuses. Au coeur du système boursier, on ne respire plus. Dans Midtown, en revanche, l’ampleur des rues et la largeur des trottoirs, est bien adaptée aux murailles de verre fumé qui s’érigent de tout côtés. Ma petite heure passée simplement assis sur un banc de la 3e avenue, devant une banque, après le départ de Jean, demeurera sans doute un des instants cruciaux de… comment dire? D’absorption visuelle.

Me réveillant d’une courte sieste, hier, je découvris que j’avais encore la tête à New York: dans le chaud soleil rasant de l’hiver, semblable à la lumière vue de l’autre côté de l’Atlantique, j’avais soudain l’impression que le motif décorant le fauteuil devant moi était un dessin de gratte-ciel, et que si je levais la tête pour regarder au dehors, j’allais retrouver les façades new-yorkaises, mon appartement comme une bulle de silence importée au sein du tumulte grondant de Manhattan. Je demeurai un instant à savourer ce décalage étrange.

Je ne sais si je retournerai un jour à New York, mais j’ai engrangé assez d’images for a lifetime. Un grand film documentaire. Sauf que, pour moi, New York conservera ainsi ses teintes d’automne (dans mon oeil: plutôt en lumière dure comme sur des photos de Daylon, plutôt qu’en lumière tendre comme sur des photos de Jean).

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