#1361

Ce matin, je suis allé me promener à St-Etienne. Je sais, écrit comme cela c’est assez étrange. Mais il faut dire que j’apprécie ces petits voyages dans le temps — si si: St-Etienne ne s’est pas rendue compte que les années 1970 étaient terminée. La preuve, on y voit encore, aux frontons des magasins, les panneaux orange « Client Roi », qui ont disparu partout ailleurs, même à Chinon où mon grand-père avait ça au-dessus de la vitrine de sa boutique d’opticien. À St-Etienne, aussi, on peut trouver de vrais taudis et rues coupe-gorge comme dans les anciens romans populaires: une promenade dans le quartier du Crêt de Roc est étonnante, presque touchante.

Mais le véritable attrait de cette surprenante petite ville, pour moi, ce sont ses bouquinistes. Un en particulier, tenu par des vieilles d’une incompétence absolument désarmante, qui circulent au milieu de rayonnages croûlant sous une littérature populaire hors d’âge, au prix généralement pas marqué mais de toute manière dérisoire. Bon, on paye quand même en euros, mais c’est tout juste. Genre les fascicules Rouletabille chez Lafitte, à 4 euros les plus chers. J’en suis ressorti les mains noires de poussière et le sac lourd d’une provision d’iconographie pour de prochains « Bibliothèque rouge » (et de vieux Coney en vue d’un gros article qu’on m’a commandé hier matin).

En arrivant, la ville se ouatait d’un brouillard blanc et épais, c’était comme marcher dans les nuages accumulés par toutes ces années que la ville semble n’avoir pas vu passer… St-Etienne demeure loin de Valenciennes pour ce qui est de l’aspect « bulle de réalité différente », mais avec ses vieux tramways étroits, ses façades Art Nouveau et son relief torturé, elle est tout de même bien placée dans la liste des bizarreries urbaines.

7 réflexions sur « #1361 »

  1. N’empêche, à Sainté, il y a des trucs super top, niveau artistique et design.
    Il y a moins de deux semaines, il y avait les formidables « rencontres internationales de l’objet d’art », au parc des expositions stéphanois. Hallucinant. Et pour les taudis d’un autre temps, à Lyon, ça doit aussi exister, dans des petites rues du 8ème, ou en banlieue proche… :-S
    Non mais…

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