#1451

Un mien ami m’a réveillé, l’autre matin, sonnant relativement tôt à ma porte. Mais ce fut pour la bonne cause: il m’apportait un délicieux cadeau: Notes sur l’Angleterre d’Hippolyte Taine, dans l’édition Crès de 1923. Il me connaît bien, l’animal, et je suis absolument ravi de cette lecture! Deux tomes anciens, sentant bon le vieux papier, pour une prose fleurant non moins l’ancien. À la manière anglaise, Hippolyte Taine, philosophe français et historien conservateur, y relate deux de ses voyages en Angleterres, en 1861 et 1862. Une langue charnue, lyrique, pensive et bavarde (et de ravissants frontispices de Paul Émile-Colin).

#1450

C’est périodique: le soulagement d’avoir fini toutes les tâches en cours, bouclé les bouquins urgents, envoyé les derniers Moutons chez l’imprimeur, tout ça, tout ça.

Le rythme s’apaise, les lectures reprennent de plus belle (éclusé une paire de Georgette Heyer et suis en train de finir le deuxième Jasper Fforde, sans compter la nouvelle bédé du père Colin, très marrante et zarb comme il faut, et les deux du père Lehman, purement… lehmanesques – et c’est bien!), je souffle vaguement… en songeant à la reprise, hein, quand même. Maquetter le Bibliothèque rouge sur Conan, finir de corriger l’édition complètement renouvelée du Arsène Lupin, rédiger le Jack l’Eventreur, bosser sur Fiction… Et puis, bien sûr, finir le grozessai pour Mnémos avec Raphaël, finir le polar fifties, et ensuite trimer sur another one, polar jeunesse cette fois — chic, beau défi, projet très excitant. Après, après… ? Oh, on verra bien. Un troisième grimoire avec Fab Colin, normalement.

#1447

La semaine dernière, je me suis (de nouveau) rendu en cette bonne ville de Paris. Avec entre autres raisons, l’agréable nécessité d’une promenade à Belleville, sur les traces du sieur Malaussène. Ce qui fut exécuté en compagnie de mon ex-stagiaire d’il y a déjà plus d’un an, il signore Lupi-Lozzi. Délicieuse balade de deux jours, de haut en bas de ce quartier que je connaissais finalement très mal et que je découvris plein de charme.

Une autre raison pour ce déplacement, et la principale assurément, c’était le concert d’In Cahoot. Belle utopie (réalisée) que le Triton, ce club de jazz-rock des Lilas, alliant restaurant, studio d’enregistrement et salle de concert. Petite et intimiste, la salle. Et magique: jamais je n’aurai cru voir un jour monsieur Phil Miller et ses camarades, sur une scène, à plus forte raison une scène française. Le tout en sirotant un cidre, assis à une petite table en compagnie de mon ancien coloc. Peu d’assistance, mais de qualité: Hugh Hopper et Sophia Domancich se tenaient non loin de nous, tandis qu’à la pause les musiciens vinrent fumer au dehors en compagnie du public.

Je réalise ce disant combien il s’agit de commentaires futiles — mais je ne saurai parler de la musique, n’ayant guère les mots pour cela. J’aime beaucoup In Cahoot et ne fut pas le moins du monde déçu. Séduit, au contraire: émerveillé. Enfin du vrai Canterbury, là, devant moi. Une sorte de miracle, pour quelques initiés sous le charme.