#1412

« Ses cheveux blonds roulaient en boucles négligées sur ses épaules, qui s’élevaient blanches et pures comme une étoffe de lis au-dessus de sa tunique pourpre. Cependant, son cou portait l’empreinte du sang, la cicatrice triangulaire d’un fer de lance. » (Charles Nodier, Smarra)

Tout en rédigeant la biographie de Dracula — et en commençant à voir des vampires partout, par conséquent — je poursuis ma recherche documentaire pour celle du monstre de Frankenstein. J’ai donc lu Ariel, la vie de Shelley par André Maurios, puis dans la foulée L’Homme qui voulait tuer Shelley de Giuseppe Conte, récemment traduit chez Phébus. Outre que le titre original était bien plus beau, La Case delle Onde, je suis tout de même déçu par quelque chose. Oh, ce roman italien est très beau, son style fort agréable et poétique, et il recèle quelques informations « occultes » intéressantes ainsi que de jolis portraits. Mais, comment dire? Sa structure m’est apparue comme trop transparente. En effet, ce roman sur les derniers temps de la vie du poète Percy Bysshe Shelley, à la Casa Magni, suit tout bonnement, page à page… la bio de Maurois! Comme si l’auteur n’avait rien lu d ‘autre qu’Ariel pour suivre cette période. Il y a ajouté le narrateur italien, ancien marin de Bonaparte, et un espion anglais, décalqué sur la paranoïa de lord Castlereagh. C’est astucieux, bien fait… mais lorsque l’on connaît les sources, et surtout, lorsque l’on vient juste de lire Maurois, tout cela semble finalement un peu mince.

5 réflexions sur « #1412 »

  1. oui, bon, Ruffin… 🙂

    ceci dit, je lis maintenant une triple bio de Percy Shelley, Mary Shelley et lord Byron, et il y a plein de petits éléments en plus, ce qui me prouve bien que l’auteur italien s’est juste contenté de lire la bio par Maurois. ça me tue, qu’on fasse un bouquin sans plus se documenter que la lecture d’un unique ouvrage – même si le roman de Giuseppe Conte est fort joli.

  2. Personnellement, ça ne me dérange pas (qu’un auteur de roman se limite à une seule source…). Au fond, on ne lui demande que de faire un bon roman, pas un état de l’art sur son sujet.
    A lui d’avoir l’honnêteté de rendre à César ce qui lui appartient ((c) Astérix) et d’exploiter sa source de façon intelligente. Le but peut être de faire découvrir le livre dont on s’inspire.
    Par contre, si le roman n’est qu’une simple décalque du document d’origine, on peut se demander l’intérêt de l’avoir écrit.
    Dans le cas de Rufin, il trousse un roman d’aventure correct et quelques jolis personnages, mais pique l’essentiel des anecdotes et de la saveur chez Lery, qu’il mentionne d’un clin d’oeil dans le cours du texte. Un peu léger, je trouve, mais je le laisse face à sa conscience. (a-t-on encore une conscience, une fois qu’on a reçu le Goncourt?). Ton Giuseppe Conte a-t-il une conscience? Ne lit-il que le français et pas l’anglais?

  3. Cher capitaine andré-françois, merci de l’attention
    que vous avait dédié a mon roman L’homme qui voulait
    tuer Shelley, je suis vachement content de ça, cher
    capitaine. Je vous signale, au meme temps, que j’avait
    lu la superbe biographie de Maurois il y a trente ans,
    trop pour la considérer ma source, si non dans l’inconscient.
    Ma véritable source principale a été au contraire le
    livre Shelley , the Pursuit, Flamingo, 1995, par
    Richard Holmes, et j’ ai lu sur Shelley, dont les
    poèmes j’ai traduit en italien, bien d’autre documents
    et livres encore, soit anglais, soit italiens. C’est vrai,
    le livre de Maurois est bellissime, mais j’espère que le mien,
    surement moins beau, peut etre lu avec quelque surprise et quelque
    plaisir. Merci, capitaine, votre humble matelot giuseppe

  4. yeah! magie du web! (enfin, si c’est réellement l’auteur qui a répondu et non un plaisantin) merci monsieur! il n’y a qu’avec le web qu’ainsi une chronique peut recevoir en direct la réaction/réponse de l’auteur concerné. les supports papiers (revues) ne permettent pas une aussi belle interactivité.

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