Firenze / 2 (où le capitaine passe de culte en culte)
Une matinée à l’église: pour un impie tel que moi, cela constitue assurément un record. Santa Croce, le panthéon italien: cloîtres, chapelle de Brunelleschi, et partout des tombes d’Italiens célèbres — Dante, Michel-Ange, Machiavel, Galilée, mais aussi le dramaturge Alfieri et le poète Ugo Foscolo… Ces deux derniers n’étant guère connus en France (et leur nom donc non traduit dans notre langue), mais néanmoins fort intéressants, en ce qu’ils sont bien représentatifs de la fin du XVIIIe, de ses espoirs révolutionnaires vite éteints par la Terreur puis la mégalomanie de Bonaparte, et finalement tout de même, de l’unification italienne. Un sujet d’autant plus intéressant, désormais, que le ministre ligueur de Berlusconi prépare une fédéralisation du pays. Complexe et torturée histoire italienne, dont Foscolo semble particulièrement symbolique: né d’un père vivant dans une ville qui n’est plus italienne maintenant, dans une île qui n’est plus italienne non plus, mort à Londres en exil, son corps rapatrié après l’unifiation pour être enterré à Santa Croce qu’il admirait tant…
Deux autres églises avaient porte close, mais pas la synagogue. Première fois que je pénétrai dans un tel lieu de culte. Sous le grand dôme vert et derrière cette façade d’un élégant rose tendre que l’on nous dit « byzantin », je découvris donc la beauté sombre et très mauresque d’un intérieur de synagogue. Enfin une église dont toutes les aprois sont toujours peintes, comme d’antan. Fascination de ces motifs bruns sur rouge, en multitude, à l’effet tout à la fois riche et presque hypnotique.
(à suivre)
ça va te surprendre mais je trouve qu’il y a beaucoup du style d’Hector Obalk dans cette petite note. Lu avec sa voix, cela deviendrait … une copie.
euh… qui ça? :-S
Je me prosterne devant le tombeau du Grand Homme.
Le diplomate qui a dissocié la politique de la tartuferie ! le républicain qui a écrit un traité de gouvernement à l’usage des tyrans qui l’avaient soumis à l’estrapade ! Le mourant qui préférait rejoindre Platon, Plutarque et Tacite en Enfer plutôt que de se farcir les pauvres du Paradis !
Usher
Ah, André : une matinée à l’église (et à la synagogue), voilà qui me rassure un peu sur ton compte. 🙂
Tu n’es donc pas complètement perdu ! 😉
Obalk est critique d’art, il signe une jolie chronique personnelle (jamais trop en rapport avec l’actualité), il a une fort belel prose et une jolie voix qui va avec.
C’est sur Arte, entre autre.
mince j’ai lu « de cuite en cuite » et ça l’a un peu étonné de toi. 😀