#2009

Je ne saurai en donner le nom, n’étant pas parvenu à le lire sur les plaques bleu émail de la gare, au passage de mon train pour la Savoie. Sur le bout de quai en face, un jeune couple poireaute en riant. Ils sont peut-être heureux de quitter ce lieu: une petite ville coincée dans une crevasse. Tout ses immeubles sont de grande taille, il n’y a guère de terrain donc ils ont poussé en hauteur, comme s’il y avait tant de monde pour s’entasser là. Même le gris clocher semble plus aigu qu’ordinaire. Et bien que le ciel soit bleu, la température clémente, oh que tout cela parait triste, transi de froid. Pas un bâtiment qui ne soit vieux, usé, rapiècé: l’architecte de cet endroit semble être Foester. Ce n’est pas une ville, c’est un cadavre de ville, tombée pour ne plus se relever. De vieux ossements urbains dans un recoin de montagne.

Une réflexion sur « #2009 »

  1. cette ligne est la plus déprimante que j'ai empruntée… certaines petites gares semblent ne pas avoir bougé depuis la dernière guerre. Roche noire et nue, couleurs ternes, mobilier urbain vert de gris… et toutes ces maisons coincées entre la voie ferrée et la route d'un côté, et une pente abrupte de l'autre. Un vrai décor de survival!

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