Température un peu en-dessous de zéro, ciel gris-blanc, peu de lumière, l’hiver quoi. Pas un temps à mettre un psychogéographe dehors. Ayant accusé le coup d’une série de rudes fatigues, j’ai renoncé à une semaine de vacances à Paris — trop froid, trop coûteux — et je m’enfriche à domicile, besoin de recharger les neurones et de respirer un moment. Suis quand même allé faire un tour en ville ce matin. Le réseau des bus a été réorganisé mais rien ne change: longue attente puis trois bus en même temps, le premier bondé, le deuxième normal, le troisième vide — mieux vaut monter dans le deuxième, cependant, car le troisième risque d’annoncer qu’il s’arrêtera en cours de ligne. Classique. Je ne sais comment c’est dans d’autres villes, mais ici la régie des transports publics, TCL, semble n’avoir jamais été capable de réguler son trafic. Cela fait partie du folklore urbain: la flèche clignotante des panneaux horaires affirme souvent l’arrivée de bus fantômes.
Je lis: pas mal de nouvelles de F&SF, histoire d’alimenter la machine à traductions de Fiction ; un manuscrit de roman d’un copain ; la fin d’un bouquin d’un autre ; les deux Panthéra écrits par un vieil ami sous pseudo, hommage à la littérature et au cinéma populaires, tout lui est dedans, c’est léger, amusant, sans conséquence mais captivant (Rivière Blanche) ; de la fantasy urbaine (Ben Macallan, Jasper Fforde, Harry Connolly) ; Dans le café de la jeunesse perdue de Modiano ; beaucoup de bédés.
(étrange petit individu croisé à Londres l’autre jour)