#2329

Un p’tit tour à Paris et puis s’en va. Hachette payait le billet, pour le salon de Montreuil, où en compagnie d’Arnaud Cremet et d’Alexandre Honoré nous signâmes moult albums pour le bonheur des petits (les sourires de certains mômes, c’était génial). L’occasion au passage d’aller admirer l’expo sur Franquin à l’Espace Wallonie-Bruxelles, face à Beaubourg. Petite mais tellement belle, tellement intelligente, en dépit de la faute de goût de quelques reproductions. À partir des détails d’un (très beau) dessin que Franquin lui avait donné, Fred Jannin a concocté un fascinant parcours dans l’inspiration du maître — et quel bonheur c’est que de voir ces originaux, plein de choses que je ne connaissais pas, et de coller son nez près du trait, souple, rond, je n’avais jamais scruté ainsi ses coups de pinceau et en suis plus encore admiratif, si c’était possible. Pour moi, Franquin demeure indépassable, indépassé. Entre admiration artistique et goût d’enfance, un attachement ancré profond, intense — avec cette impression quasi nostalgique encore renforcée par la proximité de l’enchevêtrement de tuyaux du Centre Pompidou, autre fascination de ma jeunesse. Réellement, Isabelle Franquin et Fred Jannin font actuellement un travail extrêmement précieux, il faut leur en savoir grée.

Ensuite, ce fut le SOB : le Salon des Ouvrages sur la Bande dessinée, au village St Paul, une suite de belles cours dans le Marais. Le petit milieu des théoriciens et historiens du 9ème art s’y donnait rendez-vous pour la deuxième année, et c’était bien, vraiment très bien. Une très belle table-ronde sur Moebius, en particulier, où un Dionnet enroué mais toujours volubile et un Mézières tendre nous brossèrent un portrait à la fois touchant et sans cacher les défauts de leur ami disparu, expliquant par exemple combien il avait d’ambition, comment il voulait toujours être le meilleur… Revu Harry Morgan, vu pour la première fois « en vrai » Evariste Blanchet et Manuel Hirtz, papoté avec Frémion, fait la connaissance du très sympathique organisateur, Renaud Chavanne, et puis mon plus grand plaisir, revu Philippe Morin, avec qui j’étais copain il y a (ouch) une trentaine d’années et qui n’a guère changé, toujours aussi charmant. Tout cela était bel et bon, mais le lendemain, fatigué par le froid et des insomnies fréquentes, je rentrais chez moi un peu plus tôt que prévu — pour trouver un peu de neige sur Lyon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *