Hier matin, j’ai reçu les BàF de Zombies !, le gros essai de mes copains Bétan & Colson. C’est la première fois que l’on réédite l’un des volumes de la « Bibliothèque des miroirs » (enfin, à part le Miyazaki, mais il était quasiment à l’identique) et la première fois, donc, que l’on teste le principe du « remix » d’un de nos bouquins. Pour la « Bibliothèque rouge », c’était différent: Xavier et moi avions complètement réimaginé la collection, et la trilogie Holmes-Lupin-Poirot (dont je suis immensément fier, faut bien le dire) ne consiste pas en des rééditions mais en de complètes nouveautés. Bref, tout ça pour dire que je cogite pas mal en ce moment à ce que doivent être des rééd : il faut que ce soit une fête, il faut saisir à fond l’occasion pas si courante que ça de corriger / augmenter / repenser nos propres livres. À ce titre je pense que Zombies ! va dans le bon sens, car la 4e partie est totalement renouvelée, il y a une 5e partie en plus, un petit cahier couleur en post-scriptum final, et la reliure sera rigide (façon BD). Ça va être un joli pavé. Ah, et puis j’avoue qu’il m’amuse beaucoup d’y avoir introduit Picsou et les Schtroumpfs… Si, si.
Plus largement, repenser nos propres livres, chercher de nouveaux formats et des possibilités plus belles encore de présentation, m’excite beaucoup. Nicolas Le Breton par exemple a bien compris combien une rééd devait être une fête : sa Geste de Lyon va ressortir en intégrale fortement retouchée et augmentée. Raphaël revoit complètement le Miyazaki pour le passer en quadri. Et je cogite sur nos prochains « remix », un en 2014 et l’autre en 2015…. Quant à Fiction, il a également fallu le réinventer, la part graphique semblant finalement en porte-à-faux avec les attentes de beaucoup de lecteurs (dommage), les frais étant trop importants dans l’économie du livre en crise (et les subventions en baisse), tandis que le rédactionnel (articles, entretiens) n’avait pas assez de présence dans la revue, à mon goût (et on en cherche, du rédactionnel !). Ça ne voulait pas dire tout sacrifier aux économies : on a ajouté beaucoup de pages (360 pages au lieu de 306), le papier de couverture (le même que pour le tome 15) coûte une petite fortune… L’un dans l’autre, cette nouvelle formule acquiert une esthétique purement « littéraire », plus dense (format 14×21), genre NRF. C’est ce que je voulais. Et le recul que me procure la mise en page finale me permet de constater qu’une fois de plus, bon sang, quel beau sommaire ça fait. Content par exemple de l’ajout d’une nouvelle de Thomas Burnett Swann (un de mes auteurs fétiches, que les Moutons vont redécouvrir peu à peu), au titre superbe (« Les ailes soudaines »), mais il y a plein des textes de toute beauté là-dedans : Jeffrey Ford, Daryl Gregory, Richard Chwedyk, Jipé Andrevon, Ken Liu… Enfin bref, tout cela est bel et bon. Publier une telle revue m’enchante en permanence.