Je ne sais pas ce qu’elle fumait, Adrienne Ségur, mais c’était fort.
Il y a quelques années (hum, déjà nombreuses, les années), Terri Windling était venue me rendre visite, à Lyon, en compagnie de Delia Sherman et Ellen Kushner. Et Terri avait découvert chez une bouquiniste fort chère, la Parchemine (ça n’existe plus), boutique spécialisée dans les livres jeunesse anciens… elle avait découvert, donc, une série d’albums illustrés par Adrienne Ségur, illustratrice des années 50 qu’elle idolâtrait pour ses quelques traductions américaines. Terri s’était littéralement ruinée! Pour ma part, je n’avais jamais entendu parler d’Adrienne Ségur avant, oubliée qu’elle est, comme tant d’autres grands illustrateurs. Lors de la dernière braderie de Lille, j’ai eu le plaisir de tomber sur du Ségur — et hier soir, faisant enfin le tri de mes nombreuses trouvailles de ce week-end, j’ai réalisé que j’avais déniché non pas un, mais bien deux albums de Ségur! J’avais pris le deuxième sans trop le regarder, en fait. Et c’est beau, mais c’est très, très étrange, tout de même, les illus d’Adrienne Ségur. Souvent d’une mièvrerie qui pique les dents (genre trop sucrée), et à plein d’autres moment un peu cinglée, des compos surchargées et/ou étrangement décalées, des couleurs saturées… Enfin bref, j’aime! (mais je vais vous éviter les mièvreries). Quelques exemples… (recueils datant de 1951 et 1955)