Après la période des dernières fois, celle des premières fois. Quoique je sois encore bien peu sorti de mon nouveau logis bordelais, occupé que je suis à tenter d’organiser un tantinet le chaos des montagnes de cartons. Et puis, la fatigue pèse lourd, je suis perclus de douleurs et de lassitude physique. Mais le cœur est léger, forcément, très léger, et la tête exaltée, des bulles de plaisir viennent éclater doucement, tout doucement, contre les parois de mes perceptions. Je ne réalise pas encore tout à fait, me trouve encore un peu « bipolaire » entre la charge de mes souvenirs de Lyon et cette soudaine arrivée à Bordeaux. Pour que je m’y fasse, il me faut tout d’abord ranger, aménager, et peu à peu parviendrai-je à « comprendre » que Bordelais je suis — la résultante d’un très, très vieux rêve : j’avais fait mes études à Bordeaux et m’étais toujours promis, vaguement, dans ma tête, qu’un jour j’y reviendrai, que « devenu vieux » je trouverai à vivre dans une échoppe bordelaise traditionnelle (nom des petites maisons basses en pierre, du gascon mal traduit « choppa »). Le genre de promesses que l’on se fait à soi-même et auxquelles on ne croit pas vraiment, juste un souhait… Enfin réalisé.
Photo © Justin Dingwall.
Photo prise dans ton nouveau salon ?