Il y a trrrrès longtemps de cela, le sieur Patrick Marcel m’a fait découvrir un écrivain anglais nommé Christopher Isherwood. Depuis, c’est tout simplement mon écrivain favori, que je relis et auquel je reviens régulièrement. Il y a quelques mois j’ai même regardé avec fascination un documentaire de l’émission Horizon, où Isherwood faisait visiter son coin de Los Angeles. Mais bien que j’ai lu quantité d’essais sur la vie du groupe Auden-Isherwood, lu aussi les autobios de Stephen Spender et de C. Day Lewis, et que l’œuvre entière d’Isherwood soit subtilement autobiographique, eh bien je n’avais jamais lu de biographie de l’auteur. J’en avais commencé une il y a quelques mois, abandonnée aussitôt pour d’autres tâches et lectures plus pressantes, mais cette fois je m’y remets pour de bon (peut-on espérer). Il s’agit de la bio par Peter Parker, de 2004, A Life Revealed.
L’art de l’énorme biographie d’auteur ou d’artiste est quelque chose d’assez anglais, il en paraît beaucoup outre-Manche, c’est là-bas un genre littéraire bien établi, j’ai l’impression qu’en France cette façon d’écrire est moins bien reconnue. Enfin bref, en tout cas qu’elle est somptueusement british, cette biographie. C’en est drôle: « Uncle Walter was a Justice of the Peace, a Master of Foxhounds, Deputy Lieutenant and High Sheriff of the county ». Ah, ces titres! Et ce destin romanesque: « Frederick had run away to sea at the age of seventeen […] and spent some time in Australia in the mounted police, surviving a shipwreck during his voyage back to England. » Et cette pointe de comédie: « Quite what was wrong with Emily is unclear; one suspect not very much »…