Alors stagiaire à la librairie de Francis Valéry, je descendais vers les quais pour aller faire quelques photocopies chez le reprographe — celui-là même chez qui je n’allais pas tarder à créer mon propre fanzine, Yellow Submarine. Mais passant devant la gare, j’eus l’impression que des flots de musique verte en sortaient. Oui, verte. J’entrais, il s’agissait d’un concert gratuit de Minimum Vital, groupe bordelais de prog. Depuis, trente années se sont écoulées et j’ai continué par intermittences à suivre ces flots verts et bondissants, mêlant Renaissance, Orient, une pointe de cuivre et un chouïa de Magma. Hier soir, Minimum Vital en trio donnait un concert non loin de chez moi, dans le cadre superbe d’une chapelle. Juste au bord d’un fragment de campagne avec fermes, ruisseau, prairies et zoiseaux, que le tram ne va pas tarder à rejoindre. Ce fut bel et bon.