Goût d’enfance : avant de certainement reprendre ma lecture des Harry Potter (je dois encore finir le 5 et relire le 6), je fais un détour par ce qui pour moi demeure une réelle lecture d’adolescence, à savoir des Nero Wolfe. C’est mon grand-père qui en achetait, dans la traduction de chez Fayard, et je suis très attaché à cette série policière américaine, œuvre de Rex Stout. Curieusement, c’est assez méconnu chez nous en dépit du grand nombre d’éditions successives. J’avais malgré tout consacré à Nero Wolfe, le détective new-yorkais obèse, un volume de la « Bibliothèque rouge » (avec pas mal d’aide de Baudou et Mauméjean), car c’est une figure majeure du polar. On ne dira jamais assez combien est féconde cette tension narrative entre les modes « Golden Age » et « hardboiled ». Je n’avais pas alors introduit dans la chronologie de cette biographie les suites écrites par Robert Goldsborough, parues dans les années 80-90, qui avaient comme gros défaut de se situer dans les années 70-80, donc trop tardivement pour être réalistes… Il leur manquait un zeste historique, un surcroît d’atmosphère… Mais je viens de découvrir que le monsieur s’est remis à la tâche, et je viens de lire Archie Meets Nero Wolfe, datant de 2012. Cette fois l’auteur a compris son erreur et place ses nouvelles intrigues dans le flux historique de l’existence des deux héros : ce tome-ci se déroule au moment où Archie va entrer au service de Mr Wolfe, à l’époque de la Prohibition. C’est délicieusement reconstitué, très fidèle et très amusant, un joli plaisir de lecture. Allez, je vais en déguster un autre.