#6011

Je ne vais plus si souvent à la brocante dominicale de saint-Michel car les travaux de la flèche ont chassé certains marchands, et puis je n’y trouves plus autant de choses, et aussi ma maison va exploser si j’y ajoutes encore des bouquins au même rythme qu’à une époque… Hier cependant, d’un petit tour dans le froid et le fatras j’ai rapporté deux Jean Balde (autrice locale, entre-deux-guerres) et un Amitiés particulières en édition originale. Quoiqu’il en soit la baisse de ma vue me contraint à beaucoup lire sur liseuse, fait pas bon vieillir. À ce propos, vu avec un pincement au cœur les annonces des décès de Terry Bisson et de Howard Waldrop, deux auteurs US excentriques et attachants que j’avais eu plusieurs fois la chance de publier — hélas la pression commerciale rend plus aléatoire que jamais la publication de trublions de la sorte.

#5046

Eh bien, j’en suis déjà à 20 polars de Ngaio Marsh lus sur ses 32, et je ne suis nullement lassé de ce marathon de délicieux romans vintage qui, bien au contraire, semble plutôt avoir un agréable effet stabilisateur sur mon humeur, actuellement aussi calme que les longues rues vides de Bordeaux. Le Ngaio Marsh dans lequel je me trouve pour l’instant a pas mal de chiens dans son décor et je réalise n’en avoir jamais fait figurer aucun dans mes Bodichiev – quelques chats, oui, mais n’étant guère amateur de la gent canine… Des chevaux non plus d’ailleurs, sauf pour de rares allusions. Et comme oiseaux, seulement quelques corbeaux et une volée de mouettes.

#5039

Période estivale, propice aux lectures documentaires. Tout en poursuivant ma découverte amusée et plaisante de Ngaio Marsh, dont j’entends bien lire les 32 romans policiers, j’ai repris L’Affaire Saint Fiacre de Simenon car la nouvelle en cours s’en reflète en partie, et surtout je cogite à ce que je pourrais écrire ensuite, l’été prochain. Un roman autonome dans l’univers de Bodichiev mais sans ce dernier ? Reprendre mon vieux projet de roman choral sur Bordeaux dans les années 1980 ? Essayer de mixer / transformer les deux ? Pour ambiances je lis du Eugène Dabit et du Francis Carco, deux de mes écrivains urbains favoris.

#5012

Serial reading. Bien sûr, je lis un peu de tout, nouveautés ou anciennetés, par exemple ces temps derniers j’ai lu l’ultime Anne Fakhouri, chez Argyll, de la féerie écrite comme du roman noir américain — c’est curieux, assez fort, pas vraiment ma tasse de thé mais rugueux à souhait et le contraste est intéressant. Un roman chez Denoël, Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevik, une fantasy surprenante, à Nice et dans l’arrière-pays, avec des superstitions locales et des fantômes, une narration astucieuse. Et là je lis à la fois le nouveau Ugo Bellagamba, chez Mu, et le prochain Alex Nikolavitch, au sidérant souffle de grande aventure, superbe roman (fin août chez les Moutons électriques).

Mais surtout, tout le temps, en tâche de fond je ne cesse de lire ce qui constitue mon péché mignon : du polar GAD (le roman policier classique de l’entre-deux-guerres) encore et encore, et par auteurs complets. Ainsi ces derniers mois ai-je lu ou relu tout Clifford Witting, tout Cyril Hare, tout Edmund Crispin, tout Dorothy L. Sayers, autant de George Bellairs, de Ronald Knox et de E.C.R. Lorac que possible… Ça m’amuse bien, ces auteurs presque inconnus en France et si attachants, si british.

Hier soir j’ai commencé le premier Ngaio Marsh, puisque curieusement je n’avais encore jamais lu cette grande dame. Trente-deux romans plus une suite, cela devrait m’occuper quelques mois.