#6073

Suis en train de lire, avec délice et pas mal d’éclats de rire, le journal de voyage de Iain Banks en Écosse à la recherche des whiskys, Raw Spirit. J’y lis à l’instant « In common with a lot of writers and not a few readers, I kind of collect words ». Hier matin mon ami Fabrice en a utilisé un très joli, une lambourde. Les mots, cette source continue de découvertes – en danger des détournements idéologiques et des érosions par les sots et les fats.

#6026

Écrire à bas bruit, à voix basse, ce n’est pas le meilleur moyen de se faire entendre dans la cacophonie commerciale et réussissent sans doute mieux certaines grandes gueules qui l’ouvrent plus sur les réseaux qu’elles n’œuvrent à l’exigence littéraire – mais pour quoi au final ? Qu’est-ce qui restera ? La postérité est une loterie. Je réédite ces temps-ci de belles voix oubliées, Christine Renard et Jacques Boireau, progressistes et singulières. Et pour ma part je cesse peu à peu d’écrire, comme d’autres. Je termine deux novellae et ensuite ? Peut-être finir un autre court roman si mon camarade d’aventure s’en rend disponible, et la publication en septembre prochain d’un ultime petit recueil de mon détective. Le gros roman censé boucler ce cycle sortira-t-il ? Les éditeurs ayant demandé à le lire ne l’ont point fait, leur attention certainement demandée par de plus grandes clameurs. Tant pis, personne n’est indispensable et puis, avec la mort de mon parrain mon tranquille « espace d’écriture » a disparu. Alors lire, éditer, publier, faire libraire, faire salon, se promener, mais ne plus écrire ma foi.

#5087

Aujourd’hui sort en librairie cette nouvelle version d’un ouvrage cher aux cœurs de my old chap Mauméjean et de moi-même, texte quasiment inchangé (j’ai juste un peu corrigé certaines notes) mais iconographie totalement nouvelle et maquette itou. Grand et en couleur, cet opus m’aura demandé un travail considérable — la base de maquette avait été préparée par mon adjoint Mérédith, tâche déjà formidable, et j’ai ensuite passé plus d’un mois à trimer sur les bonnes images, les bons placements, en atteignant finalement les limites de l’iconographie que je pouvais posséder. À l’instar du précédent Lupin dans le même format, je crois que l’on a là une somme inédite, bien renouvelée dans le regard qu’elle peut donner sur une telle figure de mythe.

#5081

Ce n’est pas une surprise et c’est même excellent pour la nature, mais il pleut, beaucoup, et ça ne se prête guère à des photos comme le voudraient désormais Insta et autres rézo. Je suis donc un peu silencieux en ces pages virtuelles, concentré sur la ronde des réunions et des boulots éditoriaux. Suis en train de lire le superbe essai de Rebecca Solnit sur Orwell et ses roses. Reçu un premier exemplaire de mon nouveau livre à moi que j’ai, nouvelle édition façon beau livre tout couleur de la bio de Holmes coécrite avec my old chap Mauméjean, le professeur X, énorme travail iconographique en plus. Et j’avance tranquillement sur un petit roman steampunk avec un ami, pour le plaisir d’écrire.