N’en déplaise aux chantres officiels du « plus c’est chiant plus c’est valable », selon moi lire c’est du plaisir, et un plaisir que je m’emploie à faire varier autant que faire se peut. Cette semaine, où je fis largement relâche, j’ai donc dévoré du Patricia C. Wrede (relecture des deux Mairelon the Magician, très rigolos), du China Miéville (le vertigineux The City & the City), un roman steampunk bien amusant (The Martian Ambassador d’Alan K. Baker, mélange audacieux d’aventures, de polar, de SF et de féerie, et c’est largement aussi bon que du George Mann ou du Mark Hodder lancés par le même éditeur – Snow Books – mais plutôt mieux écrit, finalement) et… une grande rasade d’Alvaro Mutis ! C’est mon ami et confrère Fred Weil qui m’avait offert cet énorme recueil de l’auteur colombien, réunissant les carnets et papiers divers concernant Les Tribulations de Maqroll le Gabier. Et quel régal que tout cela : on croirait lire du Corto Maltèse écrit par Borgès, en pas chiant. Aventures, folie douce, mélancolie, nostalgie douce et aussi joie de vivre ! Le tout servi par une plume superbe, que les traducteurs rendent à merveille. Miam miam. De la « littérature générale » aussi jubilatoire que de la « littérature de genre », c’est dire la perle.