« The more you put in a brain, the more it will hold — if you have one. » (Nero Wolfe)
Dernières lectures. Je lis tant et tant que relire fait partie de mes « stratégie » de boulimie. Ça tombe bien, je n’ai pas une très bonne mémoire pour les détails des intrigues. Ainsi, en dépit d’une « PàL » fort haute, me suis-je replongé ces derniers temps dans les enquêtes de Nero Wolfe, l’homme aux orchidées, de Rex Stout. Il s’agit de polars américains des années 40 à 60, grosso-modo, que j’adore depuis… toujours ou presque : c’est mon grand-père qui les achetait en trad chez Fayard, cela fait donc partie de mes lectures d’adolescence. Et je n’ai guère cessé depuis — quoique j’ai vérifié, l’essai que j’ai consacré à la série (Les Nombreuses vies de Nero Wolfe, en « Bibliothèque rouge » chez les Moutons électriques, écrit avec pas mal d’aide des sieurs Baudou & Mauméjean) date de 2008 et je n’avais pas replongé dans les Rex Stout depuis cette époque ; huit ans déjà. Oh, je ne sais pas si je vais faire le coup des Maigret l’an dernier (j’avais tout relu), m’enfin je me sens bien de relire en tout cas les romans principaux, les plus marquants : c’est déjà le cas de Too Many Women, Where There’s a Will, Even in the Best Families et The Second Confession. Là je suis plongé dans Might as Well Be Dead, l’enquête où l’un des freelances de Wolfe, Johhny Keems, se fait tuer. Que dire ? Ce type de (re) lectures c’est comme des pantoufles, on s’y glisse avec délice et confort. Je redécouvre la roublardise de Stout, sa manière si personnelle de fondre les veines hardboiled et classique du polar, la rudesse de son New York et de la société américaine (par comparaison aux « vieux Anglais » auxquels je suis plus habitué), l’étonnant caractère vintage de ce qui est mis en scène, l’amusement des jeux entre protagonistes… et je jubile. Je n’ai jamais compris pourquoi Rex Stout ne bénéficie pas en France d’une plus forte réputation, alors qu’il a été édité et réédité constamment.