L’autre jour, mon assistant me disait que j’avais tort de n’évoquer que mes lectures polar-fantasy, que le reste serait intéressant à commenter, aussi. Bon. Eh bien donc, ma lecture favorite du moment s’intitule Adrift, c’est par une journaliste anglaise nommée Helen Dabbs et c’est du nature writing à propos de Londres et de ses cours d’eau – sujet que j’adore s’il en est. La dame habite à bord d’un narrowboat, une petite et étroite péniche anglaise. Et elle le raconte avec un talent appréciable, une langue juste et belle, sans trop en faire ; on voit que depuis son premier livre, un petit truc où elle suivait un an durant le minuscule jardin qu’elle avait planté sur une terrasse, écrit quand elle était dans la vingtaine, eh bien elle a bcp écrit et bcp appris, car c’est en écrivant que l’on apprend à écrire… Et si son premier était sec, pas à la hauteur de ses ambitions, cette fois une dizaine d’années plus tard elle est devenue une autrice de nature writing accomplie et poétique, maîtrisant bien cette forme littéraire qui, dans son déploiement anglais, me séduit tant. J’ai d’ailleurs vu avec amusement que l’attachée de presse de chez Gallmeister est très fortiche pour faire gober des mensonges : toute la presse française répète que le nature writing est américain, à l’instar des textes traduits chez Gallmeister. Quelle sottise, quelle imposture. Le nature writing est britannique aussi, bien entendu, et ô combien. Qu’est pénible cet américanisme galopant de la branchitude française, bon sang de bois.
Sinon, hier soir, toujours trop crevé pour parvenir à fixer mon attention, c’est terrible, j’ai un peu papillonné de livre en livre, assis sur le plancher, à côté d’un des rayonnages d’art du salon. Vous connaissez Hiroshi Unno? Le monsieur est un historien d’art japonais, qui produit des livres bien beaux et bilingues japonais/anglais, aux précieuses couvertures (il faut que je me renseigne sur cette technique d’un vernis sélectif métallique, l’effet est renversant). Il a produit ainsi de gros artbooks (comme disent les geeks) sur Georges Barbier, William Morris et Harry Clarke. De quoi faire briller mes mirettes et alimenter le travail que je prépare…
Et puis enfin, lu de larges chapitres de deux recueils de critiques d’art, l’un par le peintre Jacques-Émile Blanche (contemporain des impressionnistes) et l’autre par un historien d’art moderne des années 1970-80, André Fermigier.