Quand les martinets s’en sont-ils allé ? Je n’ai pas pris garde au soir exact où leurs petits corps sombres n’ont plus tourné au-dessus du quartier, où ont cessés leurs pressants cris lancés comme des flèches. J’ai l’impression confuse que ce soir où les nuages empêchèrent d’admirer l’éclipse de lune fut également celui où les martinets quittèrent mon morceau de ciel, mais je ne saurai en jurer, peut-être avaient-ils désertés les parages un peu auparavant et n’ai-je pas été attentif. Apus apus est reparti. Je regarde pourtant beaucoup les oiseaux : cette pie qui l’autre jour, juchée au coin de la toiture de la maison voisine, toujours vide, fit la démonstration de toutes les capacités de son chant. J’en admire souvent le plumage blanc et noir, les longues rémiges de sa queue, ses reflets iridescents. Des merles, beaucoup de moineaux, querelleurs. Trois colombes, les ailes claquantes. Une fois j’ai vu passer un rouge-queue dans le jardin de mon voisin Nicolas. Ce matin j’ai repéré dans le mien, au sein du troène, la poitrine jaune d’un verdier, puis l’ai vu filer sous le figuier, les chattes aussi l’avaient vu mais le petit passereau n’était déjà plus là.