L’aurore venue, les moineaux plongent dans l’empelopsis qui couvre la façade ou dans la bignone qui cache le grand mur de côté, et trouvent là leur refuge nocturne, rencognés contre la chaleur rendue par la pierre et camouflés par le feuillage. Lorsque l’ombre qui descend ne laisse plus qu’une mince couche de jour, les grillons commencent à striduler et soudain les pipistrelles fendent l’air en silence.
Les longues tiges du gora blanc s’inclinent l’une après l’autre comme un petit bourdon rayé vient les courtiser systématiquement, puis se relèvent et se balancent en cadence dans un rayon de soleil, tandis qu’à côté un gros bourdon noir aux reflets bleutés butine les fleurs rose des pois de senteur. Deux moucherons montent dans la lumière en tournoyant.