Ce matin je me livrais une fois de plus à l’une de mes activités favorites : ranger / réorganiser la bibliothèque (enfin, ma bibliothèque principale, la grande dans le bureau où sont tous les romans hors jeunesse et hors « polar »). Et en retombant sur ce recueil, je me suis interrogé. Devais-je le garder ? Car quoi, le relirai-je jamais ? Déjà, lorsque je l’ai lu ce fut un peu péniblement, en m’ennuyant passablement, tant l’humour et les allusions de tels romans sont éloignés de notre époque et de notre culture : je ne les ai lus que pour mieux saisir, justement, un certain esprit d’une toute autre époque, celle des Shelley et de Byron, lorsque je travaillais sur le mythe de Frankenstein. Je ne sais pas, en dépit de sa patine officielle et de sa réédition sérieuse, j’ai l’impression qu’une prose aussi poussiéreuse a encore moins de pertinence, littéraire et générale, que toute l’œuvre d’un Maurice Limat, par exemple (que je relis avec plaisir, lui). Et ma foi, à propos de Frankenstein, comme je le répondais il y a peu à un animateur de radio locale qui voulait m’interviewer : « Navré mais je réalise après avoir été interrogé par un ami traducteur que je ne maitrise plus ce sujet, sur lequel j’ai travaillé il y a exactement dix ans, et sur lequel je ne suis jamais revenu. Je ne me souviens plus assez des tenants et aboutissants de tout cela, à dire vrai, ma mémoire étant ainsi faite qu’une fois « déversé » mon travail de recherche dans un ouvrage, je passe à autre chose et ne retiens pas forcément énormément d’éléments en mémoire. »