Un charmant mystère vient de s’élucider. Depuis quelques soirs, il m’arrivait d’entendre des sons de cavalcade sur les tuiles, mais pourtant Mandou, d’ordinaire si prompte à réagir et à aller défendre son territoire contre de félins intrus, levait à peine le museau et n’intervenait pas. J’en étais à m’interroger sur la nature de l’animal caracolant ainsi, à la fois bruyant et léger : déjà que j’ignore qui sont, depuis des années, les hôtes du plafond de mes toilettes, dont j’entends régulièrement les fruchements et petits cris — merles ou petits mammifères ? Eh bien, ce matin j’ai compris qui sont les galopeurs : trois chatons, la bouille étonnée et les oreilles trop grandes, masque blanc et pelage rayé, qui gambadaient et se poursuivaient au sommet du grand et large mur dominant les jardins de l’impasse. Curieux comme mes chattes s’avèrent indifférentes à la présence de ces trois jeunesses de leur espèce.