Reminiscence drive. Une remarque primesautière hier soir de mon camarade graphiste m’a fait songer à un ami disparu. Avouerai-je que j’ai oublié son nom ? Thierry. Son prénom était Thierry. Il s’est suicidé, après son divorce. Un beau jeune homme rouquin, qui était amateur de danse contemporaine et qui, avec un autre copain de cette époque lointaine, m’initia un tout petit peu à ce domaine artistique que je ne soupçonnais pas pouvoir aimer — mais si, bien entendu, j’ai adoré les quelques spectacles que nous vîmes alors, maison de la danse, ballets, compagnie Philippe Gentil, butō… Plus tard, lors d’un voyage à Amsterdam, je vis encore une chorégraphie, à la fois drôle et narrative, tellement esthétique — et je crains bien n’avoir plus jamais revu de danse contemporaine depuis, tant il est vrai que « on ne peut pas tout faire », et qu’en culture, beaucoup repose sur des découvertes avec des compagnons. Cela m’a fait resonger aussi à ce phénomène lyonnais d’une ville de passage, où sans cesse je devais reconstruire des cercles amicaux car chacun partait, au bout d’un moment, peu restaient à Lyon. Alors, des cercles successifs, comme des ronds dans l’eau de ma vie, le roux Thierry donc, Lionel, Jérôme, Charlotte, les pow-wows, Béatrice, David, Régis, Werner, la Gang, Olivier, Axel… et puis marre, je suis parti à mon tour.