Je constate fréquemment que les librairies françaises manquent de diversité dans les rayons qu’elles proposent et m’étonne même de l’absence complète de deux rayons classiques de leurs collègues anglo-saxonnes, à savoir le rayon de la nature (et plus particulièrement l’absence de « nature writing » en France) et celui des biographies littéraires – pas les pâles confessions des vedettes souvent rédigées par des nègres, mais les études longues, sérieuses et détaillées des vies des grands artistes et écrivains (surtout), qui constituent un genre littéraire en soi. Assouline a beaucoup contribué à ce « rayon absent », comme Maurois autrefois, et pour ma part cela demeure l’un de mes péchés mignons que de régulièrement me plonger dans l’un de ces pavés afin d’accompagner et mieux comprendre tel ou tel auteur. J’avais lu il y a quelques mois une autobiographie de l’auteur britannique que nous connaissons (?) sous le nom de plume de Richard Cowper, et je suis présentement dans une bio de Margery Allingham, l’un des phares du roman policier classique d’outre-Manche. Mon ancien complice Olivier qualifie cela d’un travers de « biographisme » mais quoi, je regrette de ne pouvoir lire la bio d’un André Franquin ou d’un Michel Jeury, par exemple.