Aller. Au sortir de la gare déjà, la rive droite s’estompe dans le poudroiement laiteux de la fin du jour. À Cenon, les coteaux se repeignent de franges vaporeuses. Dans l’échancrure du bas Lormont, le bleu ombreux réduit l’église à une silhouette droite. De l’autre côté des tunnels, le train ralentit un instant, intimidé peut-être par cette campagne spectrale d’où ne surgissent de la brume que des fantômes d’arbres et le piquetage orange de quelques lampadaires, étincelles dans l’humidité. Le réel s’efface quand on s’éloigne de Bordeaux.
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