Lectures? Eh bien, pas énormément de choses, étant immergé grave dans la rédaction de ma bio d’Arsène Lupin (et quand je dis « immergé », c’est le moins que l’on puisse dire — je crois avoir battu mon propre record hier, avec 26 000 signes pour un chapitre dans la journée — bon d’accord, y’a beaucoup de collage de notes et de citations, mais quand même). Enfin si, mais des lectures pour alimenter le Lupin, justement, genre quelques petits romans d’André Salmon donnant une bonne idée de l’ambiance de l’époque, ou son très amusant livre-reportage sur les voyantes de l’entre-deux-guerres, ou bien encore les mémoires du cambrioleur Georges Rème (dont je ne vais retenir qu’un paragraphe, mais bon). Bref, sinon j’ai enfin commencé de lire la Recherche de Proust, j’ai presque fini Du côté de chez Swann. Bien entendu j’en ai profité pour glaner quelques citations utiles à mon Lupin. Très très longtemps que je voulais plonger dans ces pages-là. Entre nous, ça n’a pas super bien vieilli, hein? Dieu que ce mec est chochotte! Mais en dehors des états d’âmes passablement ridicules du jeune narrateur, tout le reste est bien entendu fascinant, drôle, grinçant, incisif… Un flot très particulier, curieusement prenant.
Et puis sinon, à côté, pour varier (considérablement) j’ai lu le quatrième Gail Carriger, toujours incroyablement drôle et astucieux ; et je suis dans le troisième Kate Griffin, toujours de la superlative fantasy urbaine. Ces dernières années je me suis mis à suivre plusieurs séries de ce que je nomme du « néo-pulp », cette nouvelle littérature populaire anglo-saxonne issue des modes de la bit-lit, du steampunk et de la fantasy urbaine. Je dévore ça comme on suit une série télé, ou une série de comics, en fait, le principe est comparable. J’ai donc aussi lu l’autre jour le troisième George Mann. Ces quelques séries (auxquelles il faut rajouter les Mike Carey, les Christopher Fowler, les Ben Aaronovich, les Mark Haddon, les Seannan McGuire et les Trent Jamieson — oué, quand même, ça commence à en faire) me réjouissent par leur inventivité, la grâce avec laquelle ils se meuvent au sein des genres de l’imaginaire, leur culture et bien souvent leur qualité d’écriture. C’est de la littérature populaire, assurément, mais avec une belle ambition. J’ai essayé de lire d’autres trucs apparemment du même tonneau, classés en bit-lit, et… (insérer ici le bruit de quelqu’un qui tousse et crachote). Mais ça fait déjà une dizaine d’excellentes séries que j’ai découvertes et que je suis, c’est plutôt bien, ça contredit sans doute l’habituelle loi de Sturgeon (selon laquelle 90% de n’importe quel genre est imbitable).