Je m’enfriche…
Comprenez: j’ai besoin de calme, de repos, de retrouver un peu de sérénité & beaucoup de force… Par conséquent, et vu que je continue à trimer dur à la librairie, et que je suppose que je vais encore bosser dimanche prochain (pff), bref comme le repos n’est pas encore évident, chez moi je ne suis pas bon à grand chose en ce moment — si ce n’est à bouquiner mollement, à rêvasser, à écouter tout plein de zique…
Gros farniente aujourd’hui. Je me sens comme le ciel: fade & gris, vaguement morose.
Lu The Daydreamer de Ian McEwan, un mince roman pour la jeunesse (traduit chez Folio Junior, Le rêveur, sous la même très belle illustration de couverture par Anthony Browne). Sympa mais se méfiant (à mon goût) beaucoup trop du merveilleux, du fantastique: l’auteur prend bien garde de nous avertir qu’il ne s’agit que de « rêves éveillés »… Le petit garçon que l’on suit, de dix à douze ans, s’imagine successivement subissant une attaque de poupées, se glissant dans la peau de son vieux chat, stoppant les méfaits d’un mystérieux cambrioleur, changeant de place avec le bébé qui s’est provisoirement installé chez lui, devenant subitement un adulte… Beaucoup de sensualité, d’intelligence, de poésie — mais aussi un peu trop de sérieux, de démonstration, dans tout ça… Ça m’a semblé au final plus Télérama que merveilleux, if you see what I mean…
Lu aussi deux nouvelles dans la revue Les Vagabonds du Rêve N°3. Deux pochades, en fait: une d’abord par ma copine Martine Loncan — et c’est sa première nouvelle publiée, chouette, bravo —, puis une autre par mon copain Éric Boissau, toujours doué pour le loufoque.
Sinon, je me délecte de In the Dead of Winter, par Abbey Pen Baker, une chouette enquête policière en Nouvelle Angleterre en 1918. Mettant en scène une jeune étudiante & sa jeune prof — cette dernière s’avérant vite n’être autre que la fille de la cantatrice Irène Adler Norton et de… Sherlock Holmes! Léger, bien écrit & fort bien mené.
Je me délecte également, dans un tout autre genre, de The River (The Thames in Our Time) par Patrick Wright, beau recueil de photographies sur le parcours de la Tamise, avec un texte documentaire politiquement incorrect & admirablement malin. Une superbe balade depuis l’estuaire de la Tamise jusqu’à sa source, à travers une réjouissante foultitude d’anecdotes.