Contemplant ce matin mon jardinet sous le morne frémissement gris d’une averse, j’ai pensé au mot « fagne ». Un joli mot que l’on n’utilise plus guère je suppose, mais à force de tant d’eau, de tant de pluie, peut-être la parcelle de mauvaises herbes va-t-elle finir par se faire fagne ? « Parcelle » est bien le terme, en tout cas : après une large et longue terrasse de pierre, sous le haut mur ne reste qu’un espace de quoi ? Deux mètres de profondeur, à peine plus, où ne pousse encore que du trèfle et un maigrelet rosier. J’ai bien l’intention d’aménager tout cela, et maintenant que l’intérieur de la maison est presque terminé (à part le bureau, ne manque plus qu’une bibliothèque et à installer la chambre d’été) l’envie m’en démange, mais ça devra attendre des jours plus cléments. Ce matin, me voyant sortir par la porte-fenêtre un énorme carton, les chattes ont vaguement réalisé qu’il y avait un dehors.